Artémis &Hadès ψ We paint white roses red

Artémis &
Hadès

“ Viens m’aider, je suis perdu”

Entendit Artémis dans sa tête tandis qu’elle admirait la beauté du lieu où elle s’était réfugiée, vagabondant à sa guise dans cette forêt où elle était garde forestière. Cette forêt prospérait à nouveau sous son règne attirant beaucoup de touristes qui aimaient se perdre à travers le dédale des pins qui verdoient en toutes saisons. Elle aimait bien cette forêt aux immenses arbres qui semblaient toucher les cieux avec leurs cimes. Les rayons du soleil arrivaient à percer la canopée d’une manière périodique. Juste assez de lumière pour amener plus de vies primitives. Les animaux avaient pris leurs marques et leurs places au sein de celle-ci. Ils se sentaient protégés par la déesse qui avait fait interdire la chasse et punissait ceux qui dérogeaient à sa loi. Les animaux étaient redevenus les maîtres en ses lieux, n’étant plus apeurés par la présence obscure de l’homme-chasseur. Les biches galopaient avec grâce parmi les rangées de pins, ainsi que les rares prairies fleuries. Leurs corps sveltes se sentaient légers et libres tandis qu’elles couraient, remerciant Artémis lorsqu’elles la croisent au détour d’une rivière. Leurs voix intérieures chantaient ses louanges, s’amusant à des jeux puérils. Là, Artémis était heureuse de voir la vie sauvage telle qu’elle devait être. En paix, avec des voix joyeuses qui chantaient à travers les bois. La déesse n’entendait pas vraiment les animaux parler, les arbres murmurer ou chanter avec le vent. Elle n’entendait pas les biches lui parler directement mais elle ressentait les émotions, et des bribes étranges qu’elle a su percevoir comme des paroles. C’était assez complexe à expliquer ce qu’elle percevait réellement. C’était comme un langage secret et mystérieux dont elle seule avait le secret. Tout comme son frère jumeau Apollon, elle a su décrypter les voix, les murmures et les ressentis pour former une langue qu’elle seule pouvait comprendre. Lui, avait percé le secret de l’Oracle de Delphes, elle, celui de la nature. C’était ce pouvoir de communication qui lui permettait de venir en aide aux animaux qui étaient en proie aux chasseurs ou qui avaient besoin d’aide. C’était ce même pouvoir de communication qui lui permettait de détecter les enfants en danger, qui lui permettait d’aller les aider.

“Viens m’aider, je ne sais pas où je suis. Je suis fatigué et tellement loin de la forêt que j’aime tant, Ma Dame”

La déesse au voile d’argent ne perdit pas de temps avant de se diriger vers cet animal apeuré. Dans son char tiré par 4 biches, Artémis se mit à parcourir les terres où cet appel avait été lancé. L’animal bougeait sans cesse dans sa panique d’être perdu au fin fond d’un endroit méconnu. Plus , elle s’approchait, plus la déesse avait des informations. Une corneille s’était perdue en se sentant euphorique à l’idée de voler dans des endroits méconnus avant de se raviser à cause de sa famille aimante. Les animaux étaient complexes, bien plus que les mortels pouvaient le croire. Artémis, de part son expérience avec la nature, avait pu voir des choses étranges : des lionnes prenant soin de bébés gnous, des serpents qui ne chassaient pas la souris qui passait devant lui. Des chats qui léchaient des oisillons qui venaient tomber de leurs nids. Ils pouvaient se montrer maternel envers une autre espèce, même celle qui était leur ennemi. Ils pouvaient se montrer miséricordieux. Les animaux étaient des êtres fascinants et complètement purs. Il n’y avait pas d’hypocrisie, de mensonges. Tout était vrai, tout était la vérité. Il n’y avait aucune duperie ou trahison venant des animaux. Ils pardonnent sans chercher un intérêt. Ce n’était pas pour rien qu’elle préférait la nature sauvage à l’Olympe.

“ Ô Ma Dame, viens m’aider, un homme sombre s’approche”

La voix retentit à nouveau dans sa tête tandis qu’elle entra dans le domaine de son oncle Hadès. Elle adorait le domaine des nymphes qui ressemblaient au magnifique château de la renaissance entouré par une nature resplendissante malgré que son oncle, le dieu du monde souterrain régnait sur ses terres. Artémis laissa son char à la frontière tandis qu’elle se mit à courir, se faisant guider par les arbres et les animaux. La déesse a fini par arriver devant la corneille au plumage noir et violet.

-Ah te voilà, ma belle ! S’exclama Artémis, soulagée en attrapant l’oiseau et caressant le doux plumage.

Elle eut un petit sourire face au remerciement silencieux de la corneille. Des petits tapotements sur la paume de sa main. Artémis s’était accroupie pour caresser l’oiseau en détresse avec un doux sourire. Celle-ci semblait se calmer sous les doigts fins et musclés de la déesse avant d’entendre un bruissement qui l’a fait paniquer. Artémis entendit des pas arriver vers elle, et elle eut un petit sourire contrit tout en continuant à caresser la corneille pour la calmer. C’était son oncle, d’après la description des arbres. Continuant à caresser l’animal, Artémis leva doucement la tête pour fixer son regard de biche dans celui de son oncle.

-Veuillez excuser mon oncle, déclara Artémis poliment.