Artémis & Dionysos ψ Skinny dip in rabbit holes for fun

Artémis &
Dionysos

Sa chasse l’avait conduite dans le domaine viticole de son frère, en cette soirée. La biche avait fui dans son domaine, galopant avec grâce à travers les plantations sans les endommager. Elle s’était arrêtée non loin du manoir, broutant l’herbe sereinement. Elle était magnifique sous la pleine lune, son corps était svelte et gracile. Elle avait de magnifiques pattes fuselées qui prouvaient son agilité et sa rapidité. Son pelage brun-roux avait de magnifiques reflets argentés et ses yeux noirs brillaient sous la faible luminosité. La déesse était accroupie derrière une vigne, Artémis fixait la biche d’un œil aguerri, cherchant le moindre signe de faiblesse pour décocher sa flèche. Tout était une question de patience et de rigueur pour exceller dans ce domaine. La chasse n’était pas pour tout le monde, bien au contraire, elle était bien la seule d’entre tous les dieux à exceller dans ce domaine. Pourtant, beaucoup de dieux auraient pu le faire. Son jumeau en était le parfait exemple. Apollon était athlétique et maîtrisait le tir à l’arc. Deux bonnes qualités pour être un chasseur hors pair mais hélas, c’était un extraverti qui aimait faire du bruit et qui était incapable de se concentrer. Il ne fallait pas se méprendre, la déesse adorait son frère mais c’était un gros incapable quand il s’agissait de rester calme et rigoureux. Il y avait aussi son autre frère Arès mais il était plus prompt à tuer tout le monde. Hermès était quelqu’un de plus hyperactif que son frère, même si sa ruse pourrait l’aider en chasse. Il ne restait que Dionysos et Athéna qui pouvaient être de parfaits chasseurs, à ses yeux. Cependant, son frère Dionysos aimait les animaux, enfin, certains animaux. Elle ne savait pas vraiment s’il était pour la chasse ou non.

Doucement et sans un bruit, Artémis encocha une flèche argentée, ramenant la corde tendue juste en dessous de sa joue, tout en ne lâchant pas sa proie des yeux. Celle-ci continuait à brouter l’herbe, ignorant superbement ce qui allait lui arriver en une demie-seconde. La corde était tendue, et la pointe visait au point sensible de la biche. Tout était parfaitement équilibré pour que celle-ci meurt sans ressentir ne serait-ce qu’un peu de douleur. Artémis était une chasseuse née, mais elle détestait tout ce qui avait attrait à la souffrance animale. Les chasseurs qui faisaient de la chasse à cour n’étaient pas vraiment appréciés par la déesse, à vrai dire, elle haïssait la nouvelle génération de chasseurs. Ils ne tuaient pas pour se nourrir ou réguler la faune. Ils tuaient pour tuer, pour voir un bête morte, pour assouvir leurs pulsions meurtrières. Ce genre de chasse était rédhibitoire selon elle. Un chasseur ne devait tuer que pour se nourrir. De plus, Artémis savait pertinemment que les chasseurs ne faisaient cela que parce qu’ils étaient riches et qu’ils aimaient décorer leur intérieur de leurs têtes. Selon Artémis, ils avaient un sérieux complexe à résoudre. Elle était las de voir ce genre de chasseurs parcourir les forêts et elle s’était décidé, il y a peu de mettre un terme. Le monde avait changé et c’était une pratique erronée et barbare de la chasse. Ce genre de chose l'accablent beaucoup car la déesse aimait les animaux, tout autant qu’ils sont, appréciant chacune de leurs qualités et de leurs défauts. Elle se sentait horrifiée de voir des cerfs majestueux, empaillés comme des vulgaires trophées par des hommes fortunés qui n’avaient rien à faire de ces animaux. Une douce inspiration quitta son corps tandis qu’elle commençait à relâcher la corde. Soudain, une porte claqua bruyamment, faisant sursauter la biche et elle. Elle désarma son arc avant de le porter en besace. L’animal gracile prit la fuite en galopant à travers les vignes tandis qu’Artémis se redressa avec souplesse pour voir son frère Dionysos.

-Bonsoir, Dionysos, déclara la déesse avec un petit sourire.

Elle s’avança doucement vers celui-ci, lui offrant un doux sourire. Elle était quelque peu en colère d’avoir raté sa proie à cause de cet idiot mais cette biche avait mérité la vie, au moins pour une soirée.

-Désolée de m’être introduite dans ton domaine, s’enquit-elle d’un air contrit.