Une journée entre mère et fils [Artémis]

Aujourd'hui, les cours destinés aux demis-dieux du précepteur des héros grecs se sont déroulés dans la matinée et pour cause le vieux centaure à aménager son après-midi pour passer du temps avec sa mère. Artémis tout comme Apollon ne sont pas ces véritables parents mais au yeux du Grand Centaure celà est tout comme. Ils sont sa chair et son sang au même titre que ses protégés et il est capable de donner sa vie pour eux. Alors qu'il salue une dernière fois la jeune Elsa d'un geste de la main, il quitte d'un bon trot la côte d'Apollon avant de se concentrer pour prendre ses jambes, l'habituelle fumée marron entoure ses jambes de cheval pour faire apparaître, cette fois-ci un jean avec une ceinture dotée d'un fer à cheval, incarnation physique du morceau équin qui vis en lui.

Il rentre à son appartement à midi pile pour goûter aux restes d'une salade préparée avec de la feta qu'il à fabriquer lui-même et une sauce Caesar achetée dans le commerce quant à elle. Le vieux centaure s'occupe aussi de la vaisselle et range le tout pour finalement s'installer sur son canapé clic-cac dans son salon.Un salon décoré à l'image du Thessalien, sur les étagères sont rangés des outils de divinations : pendule, oracles et tarots, sur une autre des pots en terre cuite contenant des cataplasmes, onguents, baumes, sirops, mais il y a également une longue-vue, divers petits instruments de musique...au milieu de la pièce est installé un petit canapé faisant office de clic-clac et une table basse en forme de centaure tirant une flèche. Les murs sont recouverts d'une tapisserie à l'imitation d'une paroi de grotte, une ambiance qu'il à tenu à recréer pour se sentir chez lui, pour avoir un bout de sa Thessalie natale dans cette Grèce moderne. Il s'empare d'un livre posée sur la table basse et commence à lire en attendant patiemment l'arrivée de Mimi.

Et quand celle-ci sonne à la porte, il lui ouvre et la serre tendrement dans les bras, elle sens la forêt, respire la mousse et fait remonter le souvenir de ses longs galops avec elle, dans sa tunique safran. Et de ses disputes avec Apollon aussi, restés gravées dans l'esprit du vieux précepteur.

《- Bonjour maman Mimi, comment vas-tu ?》

Artémis &
Chiron

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel lorsqu’elle vint quitter sa forêt pour rejoindre le monde civilisé. Comme tous les matins, elle s’était levée avec les premiers rayons du soleil dans une nature paisible et calme. Elle ralluma avec dextérité le feu de son campement avant de réveiller les chasseresses qui l’entouraient pour qu’elles puissent effectuer leur mission.Les chasseresses ne faisaient pas que chasser des créatures ou surveiller le camp. Leurs rôles étaient divers et variés. Certaines surveillent les plus jeunes, tandis que d’autres veilleront sur la forêt. En son absence, son bras droit prenait les rênes afin de mener les chasseresses comme elle le ferait. Cette hiérarchie et cette confiance lui permettaient souvent de remonter sur le mont Olympe, ou de quitter son doux refuge qu’était la forêt. La nature sauvage n’était pas aussi désorganisée et farouche que le monde civilisé. Dans sa forêt, tout était calme et paisible comparé aux rues grouillantes des cités. Il y avait un tel vacarme que tous ses sens étaient agressés. Sa vue, son ouïe, son odorat n’étaient pas épargnés. Elle n’était vraiment pas habituée au brouhaha constant , à l’odeur pestilentielle qui émanait des pots d’échappement, et surtout de la foule. Elle se sentait déjà mal à l’aise au sein de la populace dans l’ère antique, mais c’était encore pire à l’ère moderne. Elle avait  toujours eu  du mal à comprendre les mortels qui préféraient vivre en ville plutôt qu’à la campagne. C’était tellement bruyant, tellement odorant et malsain, ce genre d’endroit. Selon elle, Athènes était la pire des villes grecs. Un véritable dépotoir qui ne charme que grâce à deux seules choses. Le parthénon et son histoire remplie de mythes.  Artémis ne venait que dans cette ville pour son frère la plupart du temps. Il était rare qu’elle vienne pour se détendre sur la place. De toute façon, il lui serait impossible de profiter pleinement à cause de la foule.

En cette journée, Artémis s’était  retiré de son habitat naturel, de son cocon qui le réconfortait pour se joindre à la vie civilisée. Elle s’était vêtue d’un jean, d’un haut simple et d’une veste en cuir noir. Ses bottes claquaient sourdement sur le bitume jonché de détritus tandis qu’elle se dirigeait vers l’endroit où elle devait rejoindre une personne qui lui était très chère. En même temps, Artémis n’irait jamais à Athènes d’une manière profondément volontaire, c’était presque une torture. La déesse ne viendrait que pour des personnes importantes pour elle, comme son jumeau, un dieu ou un mortel dans le besoin ou bien son enfant. Chiron. Etant une déesse vierge , Artémis n’a jamais pu tomber enceinte et exploiter sa maternité comme les autres déesses. Pourtant, la déesse était une personne maternelle surtout envers les enfants, mais jamais elle ne tomberait enceinte. Artémis ne voulait pas souffrir et surtout supporter un homme dans sa vie. Ainsi, la déesse n’avait jamais pu être mère. En tout cas, pas génétiquement parlant. Heureusement que Chiron était apparue. Rejeté par ses parents,  seul dans ce monde. Tout naturellement, Artémis fut touchée par Chiron, et décida de l’élever avec son frère Apollon.


Artémis avait toujours eu un faible pour les enfants, dès son plus jeune âge. D’ailleurs, c’est ainsi qu’elle hérita le titre de protectrice des enfants. Chiron avait une place importante, et assez spéciale. Il était un des seuls hommes qu’elle pouvait tolérer et en qui elle avait placé son entière confiance. C’était quelque chose de rare,  de très rare, venant d’Artémis surtout lorsque cela concernait les hommes. On pouvait les compter sur les doigts d’une main. Arrivant bien vite à l’appartement, Artémis sonna à la porte de son fils, attendant patiemment que celui-ci lui ouvre. Au bout d’une minute, Chiron ouvrit la porte avec un grand sourire. A chaque fois que la déesse le voyait, elle se souvenait de leurs balades, des histoires qu’elle lui racontait. Artémis rendit son étreinte d’une manière maladroite, prouvant à quel point elle n’était pas habitué aux élans de tendresse.

-Chiron, mon fils, déclara-t-elle avec un petit sourire tandis qu’elle entra dans son petit appartement. La routine et toi ? Aimes-tu toujours ton rôle de précepteur envers les enfants ? Demanda Artémis tandis qu’elle étudie avec attention le décor de l’appartement.

La décoration lui semblait quelque peu chaleureuse, même si elle n’était pas une connaisseuse dans le home standing.  Elle adorait particulièrement le papier peint qui donnait un effet de grotte, ainsi que la table basse. Dans les divers bibelots, Artémis pouvait l’influence d’Apollon sur son fils. Elle eut une petite moue dédaigneuse en voyant à quel point, l’appartement était petit et pas adapté pour Chiron ou même elle. Si, Artémis devait vivre au sein de cet appartement, elle se sentirait claustrophobe.

-Ton appartement est si petit, ça change de la forêt et des plaines, n’est-ce pas mon fils ? S’enquit Artémis avec un sourire en coin. Honnêtement, je n’ai jamais compris les mortels et leur besoin de vivre dans des choses aussi étroites, continua-t-elle tout en venant toucher un instrument de musique.

De ses doigts fins et musclés, Artémis toucha les cordes de l’instrument qui fit un petit bruit mélodieux.

Chiron sent la maladresse de la déesse qu'il sait peu habituée au toucher tactile et il est heureux la voir, de sentir cette odeur de Nature qui l'entoure, un savoureux parfum d'enfance dans son sillage. Elle pénètre à petit pas dans son appartement étroit mais confortable, recréant l'effet réconfortant de la grotte de Phylira où il à grandi sur le Mont Pélion.

《- Bien évidemment, c'est inscrit au plus profond de mon être, ma raison de vivre ainsi que ma vocation. Comment pourrais-je me lassé d'un tel avenir ? Il est tatoué à même ma peau, chère maman. Mais j'aimerais bien trouver le lieu idéal pour entraîner mes protégés, un lieu à Athènes qui rappellerait la grotte de Phylira, un endroit où mes petits élèves se sentirait en harmonie et paisible. Pour le moment je fais avec la Côte d'Apollon, mais hélas celà est payant.》

Le semi-équin recherche activement un endroit où accueillir au mieux ces disciples, une mission qui ne rencontre pas le succès escompté pour le moment. Artémis est sa sauveuse tout comme Apollon ils l'ont tout les deux sorti des griffes de l'oiseau de la solitude. Les Dieux reste jeunes pour l'éternité, le visage de la Chasseresse Divine comme celui du Thérapeute n'a pour ainsi dire pas changé depuis l'antiquité tandis que le corbeau de l'âge s'est posé sur son noble visage en le marquant des sillons de rides et d'une barbe grise abondante, chaleureuse, de petites pattes d'oies sur les côtés des yeux. À l'époque le cadeau de Cronos n'empêchait pas l'homme-cheval de vieillir. Elle est toujours l'Artémis qu'il à connu jadis, poulain puis centaure adulte.

《- Tu sais, quand on se créer son petit cocon tout est possible. Un petit appartement peut devenir aussi chaleureux qu'un manoir, il suffit d'y croire et d'avoir confiance, chère Artémis. Mais je comprends tes angoisses..》 fait-il avec Sagesse.

Elle touche du boutique des doigts la harpe installée au milieu du salon, elle est toujours aussi fière et altière elle à un port qui lui plaît et cette énergie si maternelle, en complémentaire avec l'amour de son jumeau embaume tout l'appartement. Contrairement à lui ils n'ont jamais considéré son arrière-train comme une malédiction où un fardeau.

《- Et toi ? Comment se passe ta vie auprès des Chasseresses ?》

Se disant il s'engouffre dans la petite cuisine pour préparer un thé bien réconfortant dans une tasse en forme de perroquet qu'il à chiné dans un vide-grenier pour 2 euros, aux couleurs pétillantes. Le vieux centaure n'a pas prévu de programme pour cette journée entre mère et fils, il préfère laisser libre choix à la Déesse. Alors qu'il met en route le minuteur, sa voix caverneuse retentit de la pièce :

《- Installe-toi confortablement, du sucre dans ton thé ? Dis-moi quelle activité te ferais plaisir pour cet après-midi ?》

Artémis &
Chiron

L’appartement de Chiron était ce qu’on pouvait dire convenable, bien que trop petit à son goût. Où étaient les plaines ? Les étendues sauvages ? Où était l’odeur boisée qui se mélangeait souvent à la rosée du matin ? Cette odeur humide et si naturelle qui lui rappelait tant de souvenirs agréables avec sa mère, son frère, Chiron ou même avec ses chasseresses. Celle-ci manquait complètement dans cet appartement qui cherchait à reprendre l’ambiance naturelle de sa grotte natale où Artémis avait passé de nombreuses soirées pour garder le jeune Chiron. Sela la déesse, ce n’était pas naturel de vivre dans un endroit aussi étroit surtout pour un centaure comme Chiron. En cas d’incendie, en cas de problème, comment pouvaient-ils prendre la fuite ? C’était une question que la déesse se posait souvent. Dans cet appartement, elle voyait beaucoup l’inspiration d’Apollon. Le jeu de tarot, les instruments de musique. Artémis toucha  doucement les cordes sensibles d’un instrument , formant des notes cristallines qui n’avaient aucun rapport. Artémis n’avait jamais réussi à jouer d’un instrument, elle s’était essayée mais cela lui échappait toujours. De plus, il était tellement plus agréable et magnifique de voir Apollon jouer, transmettant mille et une émotions à travers la musique. Chacun son domaine, pensa-t-elle avec un petit sourire. Artémis écouta doucement Chiron lui parler avec une affection intense de son métier. Il était vraiment captivé par ce qu’il faisait et Artémis ne put effacer la boule de fierté se gonfler dans son cœur.

-Je suis heureuse d’entendre cela. Je suis fière de toi et de ce que tu accomplis chaque jour, et même que tu es passionné par ce que tu fais, déclara-t-elle avec un petit sourire en se tenant debout. Pour ce qui est du terrain d’entraînement, pourquoi ne vas-tu pas les entraîner dans la forêt avoisinante ? C’est gratuit, il faut juste que tu me le dises en avance pour éviter certains accidents avec mes chasseresses, ajouta Artémis avec un petit sourire.

La déesse avait cessé d’entraîner des personnes à part ses prêtresses qui la servent. Elles savaient se battre, se défendre, et survivre dans des milieux hostiles. En forêt, il était beaucoup plus complexe de survivre que dans le monde civilisé. La nourriture et l’eau ne coulent pas à foison, faire un feu exigeait de la patience, de la volonté et surtout des conditions climatiques adéquates. Cela exigeait une adaptation à toute épreuve. Les plages, c’était bien mais ce n’était aussi rude qu’une forêt. Peut-être qu’elle devrait un jour essayer le monde civilisé pour tester son adaptation dans un milieu des plus hostiles.

-Je comprends ton point de vue même si je me pose un tas de questions. Comment fais-tu pour dormir avec tout ce bruit ? Comment fais-tu pour fuir en cas de danger ? Ce genre de choses, et puis j’ai l’impression que cela ne va pas avec ton caractère et avec ce que tu es. Après si tu es heureux ainsi, ce n’est pas un aussi mauvais appartement. Je m’inquiète juste devant tant de changements, répondit-elle en touchant les divers bibelots avec une certaine curiosité.

Artémis toucha le jeu de cartes qui pouvait prédire l’avenir selon les charlatans,  du bout de ses doigts avant de le prendre d’un regard scrutateur avant d’arquer un sourcil face à sa question.

-Comme d’habitude, on chasse, on recrute même si cela devient de plus en plus rare mais je suis très active dans la protection des enfants et les accouchements, répondit-elle tout en jouant avec l’étui d’un air pensif.

Artémis ne s’inquiétait pas des masses  pour le manque de recrutement, au contraire, cela lui faisait plaisir de voir les femmes se prendre en main, même sans son aide et sa protection. Cela l’inquiéterait plus tard, lorsqu’elle aura moins de chasseresses mais avec les nymphes, cela serait impossible.

-D’ailleurs, si tu as des problèmes avec les demi-déesses pour parler ou autre, tu sais où tu peux me trouver, je suis toujours libre pour aider quelqu’un dans le besoin, s’enquit-elle.

Artemis n’allait pas lâcher son seul fils sous prétexte qu’il était adulte et qu’il avait plusieurs millénaires à son actif. Quand elle avait entendu la nouvelle de sa mort, elle s’était sentie dévastée et s’était isolée encore plus dans la nature sauvage, admirant chaque nuit la constellation du sagittaire en regrettant de ne pas l’avoir protégé. Il demeure et demeurera toujours son fils.

-Du sucre dans du thé ? Ce monde est devenu bizarre mais je veux bien essayer quant à l’activité, je n’ai pas réfléchi, ce que tu veux faire, répondit-elle en s’asseyant dans le canapé inconfortable.

Artémis n’avait presque aucune connaissance du monde civilisé, elle s’habillait sommairement avec des vêtements qu’elle voyait souvent mais à part ça, elle ne savait pas trop.

Chiron voit que sa mère adoptive est quelque peu désarçonné par le brusque virement qu'à pris la société d'aujourd'hui, il est vrai que vivre dans un appartement ne correspond pas au tempérament d'amoureux de la Nature que peut être le précepteur mais avec beaucoup de volonté il à réussi à recréer un petit cocon semblable à la grotte de Phylira, et avec beaucoup d'imagination les choses coulent beaucoup plus facilement.

《- Vraiment ? Je n'ai jamais quitté la Thessalie jusqu'à présent et je ne connaît pas beaucoup Athènes, tu me la montrera cette fameuse forêt. Je suis heureux de constater que tu t'es accoutumé toi aussi à ta façon à ce monde nouveau.》

L'homme-cheval écoute d'une oreille attentive le quotidien de la Divine chasseresse, la chasse mais aussi le recrutement de ces protégées qui se fait relativement peu courant dans ce monde en perpétuel changement. Elle ajoute que s'il à besoin d'elle son oreille sera toujours ouverte et le vieux centaure en est profondément touché. Elle n'est pas sa mère d'ichor certes mais à ses yeux c'est tout comme, pareil pour Apollon. Ses parents biologiques l'ont rejeté à cause de son aspect mi-homme mi-cheval, il n'a jamais cessé de se questionner et de se rejeté tout au long de sa croissance, exécrant ses sabots et ce pelage qui le condamné selon lui à une vie insipide, dénué d'affects, la pire des malédictions possible, pourquoi lui ? Il rêvait à la normalité, être soit un enfant, où un cheval. Et les Jumeaux Divins l'ont aimé comme il était, l'ont guidé pour qu'il se sente enfin complet et entier. Aujourd'hui, faire une croix sur ses pattes ? C'est inimaginable, c'est une partie de lui, la plus belle et il ne serait plus jamais le même sans celà. En pensant à celà, ses yeux s'embuent alors qu'il amène le thé à Artémis.

《- Et si tu m'emmenais dans cette forêt ? Histoire de retrouver à nouveau la vitalité de ma jeunesse en galopant à tes côtés ? Ça me rajeunira de quelques siècles ! 》

Artémis &
Chiron

Le changement avait été très déroutant pour Artémis qui avait encore du mal à se repérer ou même à comprendre les mortels. Elle était sans aucun doute une des seules olympiennes qui avaient du mal à s’intégrer dans ce monde qui lui semblait nouveau. Elle avait beau avoir plusieurs millénaires , pourtant, elle semblait n’être qu’un nouveau né dans ce monde qui se transformait à une vitesse fulgurante. Elle avait l’impression que ce n’était qu’hier que les mortels vivaient au rythme des saisons et de la nature. Ces mortels vivaient en travaillant la terre, récoltant les fruits du dur labeur. La mort les fauchait tôt au point que les personnes ne passaient pas la quarantaine, ou c’était très rare. Dans ce monde nouveau, les personnes vivaient parfois jusqu’à la centaine. Elle voyait des personnes déambuler librement, tout en regardant des choses rectangulaires. Cette chose devait être magique car les mortels étaient hypnotisés par ça, quitte à mettre leur vie en danger. Combien de personnes s’étaient presque tués en se laissant captiver par ce petit objet inintéressant ? Elle n’arrivait pas à comprendre les mortels de ce temps, qui consommaient celui-ci en des choses futiles. Ils badinaient, parlaient avec cet étrange objet , ou d’autres objets méconnus comme le grand miroir noir qu’elle voyait chez son fils. Peut-être qu’il pourrait l’aider à comprendre ces mystères qu’Artémis avait du mal à déceler ? En même temps, il était difficile pour la déesse de comprendre des choses en dehors de la nature. Elle n’était pas aussi sociable, aussi extraverti, et curieux que son frère jumeau. Lui qui se plaisait dans le luxe et la sociabilité, elle, préférait le calme de la forêt et le chant harmonieux des animaux.

Elle eut une petite grimace face à la mention d’adaptation à ce monde, qui lui semblait bien trop obscure pour comprendre les tenants et les aboutissants.

-Je ne parlerais pas d’adaptation, tout me semble obscur. Par ailleurs, certains objets me semblent inconnus, déclara Artémis en pointant le grand miroir noir. Cela, par exemple, ajouta-t-elle d’une voix rauque.

Admettre sa faiblesse n’était pas chose aisée pour la déesse qui voulait se montrer forte et indépendante en toute circonstance. Elle aimait montrer ce côté de toute puissance car elle ne sentait pas forcément à sa place en tant qu’Olympienne où la majorité était masculine. Certes, elle s’entendait plus avec la gente masculine olympienne en faisant abstraction à leurs bêtises monstrueuses mais, elle se montrait plus en phase avec eux qu’avec des déesses comme Héra, Déméter et surtout Aphrodite. Chiron devait ressentir sa gêne à cause de cet environnement qui n’était pas le sien pour lui proposer de sortir galoper avec lui à travers cette forêt. Un sourire éclaira le visage de la déesse au voile d’argent tandis qu’elle prit sa tasse de thé fumant. Elle sentit la douce odeur mentholée qui la réconfortait toujours autant.

-Cela me va, tu verras la forêt est magnifique, avec des corniches et des petites grottes qui me rappelaient tant la tienne lorsque tu n’étais qu’un poulain. Il y a une magnifique rivière avec des petites cascades, des ours et des loups, ainsi que des chats sauvages. Et les oiseaux qui chantent diverses mélodies. Tu verras, cette forêt est absolument magnifique, avec les pins qui s’étendent à perte de vue, s'en joue Artémis avec un grand sourire.

C’était bien une des seules choses qui pouvait la réjouir. Aller en forêt, partir galoper en forêt , chasser là-bas, dans cet endroit qui la calme et l'apaise. Cet endroit où elle régnait en maître.

-Un parfait lieu d’entraînement en soi, déclara Artémis avant de boire une gorgée de son thé, un regard complice.

Le vieux centaure connaît très bien sa Mimi qui aime toujours montrer un visage fort en toute circonstance et il observe son malaise devant cette technologie moderne, elle est une grande amoureuse de la Nature lui aussi d'ailleurs il à du cependant s'adapter au temps présent pour pouvoir se fondre à la perfection dans sa couverture de professeur de mythologie grecque et ainsi débusquer les créatures, les demis-dieux où les humains liés aux Dieux afin de pouvoir les former convenablement, il va même jusqu'à prendre une formation en informatique à l'université qui l'emploie alors il comprend totalement le ressenti d'Artémis, ce qui l'amuse c'est que son frère s'est totalement acclimater à tout ce changement au contraire de sa Jumelle, preuve qu'ils sont réellement aux antipodes l'un de l'autre tout en se complétant. Une harmonie ! L'enseignement du vieux centaure s'est également plié à ce changement d'univers tout en gardant sa moelle substantielle.

《- Il s'agit d'une télévision, c'est très pratique pour regarder des documentaires animaliers qui complète les livres. Mais ne t'en fais pas, j'ai moi aussi quelques déconvenues avec l'informatique je suis d'ailleurs formé par l'université à cette nouvelle matière moderne.》

Pour apaiser l'angoisse de sa mère il lui propose de lui montrer la mystérieuse forêt et le vieux centaure écoute avec beaucoup d'attention les foisonnante description de la Divine chaseresse avec notamment les petites grottes qui serait similaire à celle de Phylira où il à été élevé quand il n'était qu'un poulain sauvé des griffes du lion de la solitude par ses chers Jumeaux Divins. Son esprit voyage au coeur de son enfance respirant à plein poumons la montagne du Pélion, la forêt à perte de vue et les chèvres sauvages comme domestiques des petits bergers.

《- Vraiment ? J'ai hâte de la découvrir mais patience est mère de tout ce qui vis sur Terre alors prends le temps de finir ton thé maman Mimi.》

Il échange un regard complice avec la déesse qui sirote cette bonne tasse a la fumée réconfortante qui se répand dans tout l'appartement en répandant son aura rassurante, le Thessalien se souvient des petits gâteaux au miel que lui confectionné Apollon et ne peut s'empêcher de le rappeler à Artémis. Auprès de ses parents adoptifs, le vieux centaure se sent toujours revenir en arrière et rajeunir, le temps à rebours.

《- Tu te souviens des petits gâteaux au miel d'Apollon ?》