une nuit dans le passé ? [feat Leonora]

life play with my fears

@Leonora Manolis  

« Alexio ! » Je me jetais devant lui et me pris le coup à sa place. Alexio était un jeune de 21 ans qui débutait dans le métier, mais avait encore beaucoup à apprendre. Ce soir on avait une mission, retrouver un type qui vendait des femmes, le seul détail qu’on a négligé c’est sa nature il n’était pas complètement humain, et si je pouvais m’en sortir face à lui, le gringalet que je trimballais n’avait aucune chance. Je tournais mon regard vers lui et d’un ton autoritaire lui ordonna de partir. « barre toi ! je me démerde ! » Il partit en courant, tandis que je me relevais et replaçais mon manteau correctement. Un assortiment de coup fut échangé entre lui et moi. « Tu commences à m’emmerder espèce de fumier. » nous avions libérer les otages mais il était coriace. Je me concentrais et sans grand difficultés il se plia au supplice de mon pouvoir, mais c’est sans compter ses réflexes. PAN ! Le coup part et vient se loger dans mes côtes. J’hurle de douleur et dans un élan de rage je le fis exploser, littéralement, du sang, des boyaux tout ce que j’aimais et avait l’habitude de voir. Je pris la direction de la sortie comme je pue, il faisait nuit.

J’avais déambulé dans les rues d’Athènes aussi discrètement que possible, mais je perdais du sang, bien que je sois pas entièrement humains, mon corps avait des limites. Je pris places dans une ruelle qui semblait abandonné et m’appuyais contre un mur, je me sentais glisser, les ténèbres envahissant doucement ma vue. Je devais garder les yeux ouvert… la mort… elle pouvait pas me prendre ainsi, elle pouvait pas me baiser la gueule comme ça… pas après tout ce qu’on a partagé ensemble.
Alors que je négociais avec la mort, je me sentie partir, et d’un coup le trou noir…

 

life play with my fears

@Ezéckiel Riddle

Encore une soirée de merde ! On aurait dit que tous les connards de la terre avaient décidé de venir nous faire chier aux urgences ce soir : camés en manque, parents inquiets car leurs gosses avaient avalé une pièce de monnaie ou que sais je encore, SDF qui s’étaient fait mettre sur la gueule pour une bouteille de gnole et les pires de tous…les abrutis qui fêtaient leurs derniers moments de célibat avant de faire le grand saut et qui arrivaient dans le service après une bagarre ou un coma éthylique.

J’étais sortie en étant hors de moi  du box 3 dans lequel une énième blondasse qui rigolait comme une idiote en voulant me rouler une pelle car elle me prenait pour un type qui se serait appelé Stavros, et, bourrée comme un coing comme elle l’était, m’avait dégobillé tripes et boyaux sur les pieds alors que je l’auscultais.

J’étais à présent dans le vestiaire du personnel, puant la mort, mes pompes recouvertes de vomi et crevée après 72 heures de garde au lieu des 24 heures réglementaires car nous étions en sous-effectif. Ma meilleure amie, Ophélia entra dans la pièce éclairée par les néons dont l'un d’eux clignotait sans cesse et me donnait envie de le dézinguer à chaque fois tant cela m’énervait. « Putain de néon ! Y a rien qui fonctionne dans cet hosto de merde ! Fait chier !!! » J’avais attrapé une bouteille de flotte sur la table basse du petit salon qu’on s’était improvisé dans un coin du vestiaire et l’avait lancé de toutes mes forces sur la lumière qui avait crépité une dernière fois  avant de définitivement s’éteindre. J’avais levé ma main vers le plafond et fait un fuck magistral « Dans ta gueule batard !! » Un applaudissement avait retentit après mon acte. « Bravo Leo ! J’espère que t’es contente là ? T’es au courant que ce truc ne va pas être changé avant au moins trois semaines maintenant ? »  J’avais tourné mon regard vers Ophélia en haussant les épaules, elle s’était alors approchée quand je m’étais assise sur le petit canapé râpé, elle avait fait de même. «M’en fiche, comme ça au moins je verrais plus assez clair pour voir Nikos se péter les boutons devant le miroir de son vestiaire » Ophélia avait pris une mine dégoutée après l’évocation de notre gros dégueulasse de collègue qui non content d’avoir la gueule couverte de pustules nous draguait comme un gros chacal en pensant que nous étions flattées qu’il le fasse. « Ierk ! Moi qui voulais te proposer d’aller manger un bout en sortant…tu m’as coupé l’appétit»  Elle avait plissé le nez en me reniflant. «Wooow ! C’est toi qui fouette comme ça ? C’est quoi ? Du vomi ?» J'avais soupiré en virant mes chaussures qui allaient devoir être lavées au moins trois fois pour les récupérer. « Un souvenir de la débile du box 3  qui fêtait son enterrement de vie de jeune fille» Je soupirais et fermais les yeux…j’étais vraiment au bout de ma vie…cette garde avait été atroce pour tout le monde, j’avais posé ma tête sur l’épaule d'Ophélia, j’étais si fatiguée, autant physiquement que mentalement.

Situation classique d'une fin de soirée habituelle aux urgences.
Sans un mot de plus, nous nous sommes dirigées vers les douches et puis sommes enfin parties chacune de notre côté.

Il était 2h45, trop tard pour prendre le métro et bien entendu, pas de taxi à l'horizon mais je n'habitais pas si loin que ça de l’hôpital et me résignais à rentrer chez moi à pieds.

Il me restait à peu près 5 minutes de marche, quand il s’était mis à pleuvoir et, bien entendu, j’avais encore une fois oublié de prendre mon parapluie qui m’attendait bien sagement au sec sur l’un des crochets du porte manteaux de l’entrée, je décidais alors de couper par une petite ruelle mal éclairée pour gagner du temps et arriver chez moi sans être trempée comme une soupe.

J’allais sortir de la petite allée quand, dans la pénombre, je crus distinguer une silhouette. Bordel, sûrement un poivrot, j’allais encore devoir appeler une des équipes de maraude pour qu’ils viennent le chercher.

Soudain, une odeur métallique tellement reconnaissable m'alertait : celle du sang.

Je rejoignais alors en courant la personne qui était adossée au mur. Je m’étais trompée, ce n’était pas du tout un ivrogne que j’avais sous les yeux mais un homme très bien habillé et qui paraissait inconscient.
J’ouvrais d’une main son manteau et la veste de son costume trois pièces sous laquelle je trouvais une chemise blanche maculée de sang  tandis que de l’autre je prenais son pouls au niveau de sa jugulaire. Je le trouvais, faible mais toujours présent.

« Monsieur, ouvrez les yeux si vous m’entendez ! »

Je déchirais alors sa chemise pour voir de quoi avait l’air la blessure…OK...blessure par balle…c’était moche mais là où le projectile avait pénétré, il n’y avait pas d’organe vital de touché…par contre il perdait beaucoup de sang et je devais agir sans attendre si je voulais lui sauver la vie.

D’une main je pressais ce qui restait de sa chemise sur le point d’entrée pour faire un point de compression alors que de l’autre je récupérais mon téléphone dans ma poche pour appeler les secours.

« Accrochez vous, s’il vous plait, ne me lâchez pas, je suis médecin, j’appelle de l’aide ! »

Je composais rapidement le numéro, inquiète, les prochaines minutes seraient déterminantes pour sa survie et il n'y avait plus une minute à perdre.