Hadès Feat Jared Leto Ψ Let's get lost tonight...Play secretary I'm the boss tonight.

Être un dieu… les humains avaient toujours voulu être des dieux…mais ce que c’était finalement, ils n’en avaient aucune idée. Si seulement ils avaient su tout ce que cela impliquait, ces petites créatures n’auraient jamais voulu faire partie des divinités.
J’étais un dieu…
Tout comme mes frères et sœurs.
J’étais un être plus réservé que mes frères Zeus, dieu du ciel, et de Poséidon, dieu des mers.
Chez eux, tout était dans la démesure et, bien que moi aussi j’étais un souverain, j’étais plus en retrait, ce qui me convenait parfaitement. Je régnais sur le royaume souterrain, celui des morts, un monde dépourvu de lumière. Alors que mes frères régnaient dans la lumière moi je me cachais dans les ténèbres. Mon tempérament avait toujours été plus réservé, moins ostentateur, je n’avais pas besoin de resplendir sous le soleil dans une armure brillante pour me sentir vivant. Vivant. Drôle de sensation quand on est le dieu des morts de se sentir vivant. J’aimais mon rôle de guide, implacable mais juste, jugeant les humains selon leurs agissements sur terre et non pas leurs richesses. Même mes frères ne pouvaient influer sur mes décisions concernant les morts.
J’aimais le calme et l’équité qui y régnait et je n’avais jamais eu le désir de quitter mon royaume sous aucun prétexte.
Jusqu’à ce jour de printemps.
J’avais quitté les enfers, attiré par une force irrépressible. Cette force, ce désir m’avait conduit sur l’ile de Sicile, dans les jardins de Déméther, ma sœur. Je me cachais des rayons du soleil, ne les aimant pas, trop habitué à mes chères ténèbres, tapi dans l’ombre d’un bosquet. Je le quittais pourtant, happé par rayonnement que je ne pouvais ignorer. Celui d’une jeune fille qui cueillait des fleurs au milieu de nymphes mais également de mes sœurs Artémis et Athéna. Perséphone était son nom, fille de Déméther. Mon cœur s’éprit d’elle à l’instant où je posais mon regard sur elle. Je profitais du fait qu’elle s’était séparée du groupe pour fondre sur elle et l’emporter au loin. Déméther la chercha en tous lieux, ne la trouvant nulle part sur la terre, Hélios me trahit alors et lui affirma que Perséphone était en ma possession et détenue dans le royaume souterrain. Elle clama sa cause auprès de Zeus et voulu reprendre sa fille, celui-ci légiféra entre nous et il fut décidé, pour le bien des mortels qui risquaient de dépérir si la déesse continuait à se désintéresser des cultures qui les tenaient en vie, que désormais Perséphone vivrait quatre mois à mes côtés et le reste du temps auprès de sa mère, j’acceptais pour le bien de mon aimée et des humains.
Je n’étais pas son geôlier, en tout cas plus après notre mariage, elle m’aima sincèrement, réchauffant mon cœur si froid. Elle m’avait changé, je me nourrissais de sa beauté, de sa jeunesse, de sa chaleur, moi qui n’avais toujours été qu’un solitaire, je m’ouvrais enfin à l’amour. Perséphone retournait après chaque hiver vers la lumière et la vie tandis que moi je continuais à administrer mon royaume jusqu’à son retour. Nous n’avons jamais connu la joie de concevoir un enfant, les moires s’y opposant, mais nous nous aimions et nous étions heureux ensemble. Cela dura des milliers d’années, jusqu’à ce qu’elle ne revienne plus. Elle m’avait quitté. Je l’avais attendue. Longtemps. Très longtemps… mais jamais mon aimée n’était revenue vers moi. J’avais dû me rendre à l’évidence, je vivrais à présent seul pour l’éternité. Je me murais dans le silence de mon royaume, devenant un être de plus en plus froid, mauvais, haïssant l’amour et les femmes en général, m’acharnant sur les âmes de pécheresses qui avaient trahit leurs époux, les avaient déshonorés et trainés dans la boue. Je devenais un monstre de noirceur et de sauvagerie, n’hésitant pas à châtier de la pire des façons.
Vingt années étaient passées depuis que mon ex-épouse avait fuit le monde souterrain.
Puis, il y avait eu un terrible bruit qui était venu de la surface. Pas une guerre, ni même un cataclysme. Non, un tel bouleversement n’aurait jamais pu être provoqué par les mortels, ou par un phénomène naturel, mais par le dieu des dieux lui-même, Zeus. J’étais sorti de ma retraite et était remonté vers la lumière pour la première fois depuis des milliers d’années.
Je découvris que les dieux étaient de retour sur terre car les humains n’avaient plus foi en eux et qu’ils avaient décidé de reprendre leur place de divinités en se réincarnant et en vivant parmi eux.
Le monde avait bien changé, les humains n’étaient plus aussi craintifs, il fallait bien plus que des éclairs et de la fumée pour les impressionner à présent mais leur engouement pour tout ce qui était divin n’était pas encore tout à fait mort. Ils m’intriguaient. Je découvrais qu’à présent la noirceur était bien plus présente que durant la période qu’ils nommaient l’antiquité. Les mortels étaient devenus vils, n’hésitaient plus à mentir, à tuer, à se conduire de la pire des façons car ils ne craignaient plus le courroux divin. Cela me plaisait beaucoup, moi aussi j’avais terriblement changé.
J’étais devenu sauvage, bien plus calculateur qu’auparavant, froid et implacable.
Nous les dieux, sommes redevenus le centre de l’attention. Les mortels s’adressaient à Zeus et à sa sagesse pour régler les conflits. Athéna gérait les affaires militaires avec leurs représentants. Déméther s’occupait des famines avec des ONG. Bref chacun faisait ce qu’il faisait le mieux pour le bien des mortels.
Un an après notre retour, la plupart de mes frères et sœurs avaient même ouvert des sortes de temples appelés clubs où chacun pouvait venir tenter d’approcher sa divinité préférée pour avoir ses faveurs.
Au début j’avais regardé ça de loin et puis, je m’étais moi-même pris au jeu et avais ouvert le NeverNight. J’avais pensé ce lieu de A à Z. Je l’avais voulu imposant, sombre, un grand monolythe noir. A l’intérieur, du rouge, omniprésent, des colonnes, des statues, la plupart représentant des femmes nues soumises au regard des hommes. J’y régnais en Seigneur et Maitre. Les humains s’y ruaient chaque soir pour jouer au dernier jeu en vogue, le pari des âmes. Je les avais observés durant cette première année à la surface terrestre et j’avais compris combien ils étaient vils et impressionnables, malléables, influençables. Ils se battaient pour pénétrer dans le saint des saints, l’espace VIP où je passais mes soirées et venaient parier avec moi, j’étais impartial avec eux, ils pariaient leurs existences et cela m’amusait follement. Certaines mortelles tentaient même de me séduire pour gagner leurs paris, au départ j’étais impartial et ne me laissais pas atteindre mais, les charmes de certaines ont fait effet sur mes sens, j’étais un dieu mais n’en étais pas moins un homme. Je les attirais dans mon antre, une chambre aux miroirs sans tain d'où je pouvais voir sans être vu, où je pouvais dissimuler des caméras, mes victimes consentantes aimaient tout particulièrement le grand miroir installé juste au-dessus du grand lit noir et rouge qui trônait au milieu de la pièce et  où je les baisais sans pitié. Oui, je baisais…avec elles point d’amour ni douceur, je profitais d’elles, uniquement pour mon seul plaisir et les renvoyais la chose terminée sans même un regard. Je devenais rapidement complètement dépendant du sexe, moi qui n’avais connu que Perséphone, je me repaissais de leurs cris de jouissance, de leurs supplications.
Cela fait quelques temps que quelque chose ne va pas, je m’ennuis un peu…tout semble trop facile…une envie de frisson se fait sentir au NeverNight.
Depuis peu, une prophétie qui a été révélée par les Moires m'est revenue en tête « Un jour naîtra une enfant, ni déesse, ni humaine, ses cheveux aussi blanc que le clair de lune. Elle sera le seul vrai amour du dieu de la mort, et a eux deux ils pourront faire régner le chaos. »
Je ne sais pas de qui elle parle, je n'y avais jamais vraiment prêté attention tant que j'étais dans le royaume souterrain mais, à présent que je suis monté à la surface, je me demande si cette prophétie est réelle et surtout, de qui elle parle. Peut-être que ce frisson pourrait venir avec la venue de celle dont les Moires ont parlé. J'attends de voir qui ces trois sorcières veulent mettre sur mon chemin.