Just like at home (ft. Héraclès)

Just like at home

Apollon venait tout juste de se téléporter devant la porte de la villa luxueuse appartenant à son âme soeur, Héraclès. L'endroit était magnifique, sublime. Il s'y était rendu à maintes reprises, bien sûr. Entre le coach sportif et lui, il existait une alchimie millénaire. Certes, leurs retrouvailles étaient épiques, dignes de figurer dans les plus beaux livres, et pas forcément ceux faits pour les enfants, d'ailleurs. L'avantage de la propriété, c'est qu'elle était isolée et donc qu'ils ne dérangeaient personne lorsqu'ils cédaient à l'attraction physique et à leur magnétisme respectif. Au délà de ces moments intenses, ils se comprenaient, bien plus que ce que l'on aurait pu croire. Apollon ne voyait pas en Héraclès le type écervelé dont tout le monde parlait, même les humains ne l'ayant pas connu. Derrière cette façade, se trouvait un coeur immense, une âme ébranlée par les épreuves de ses 12 travaux, résultat de la haine vouée par la pire garce que l'Univers ait connu : Héra. Il se trouvait en lui car ils avaient à peu près vécu les mêmes choses, les mêmes moments forts, traumatisants. Et s'il ne devait rester qu'un être dans son coeur, Apollon aurait été des plus malheureux. Car lui ne connaissait pas l'amour unique. Il était épris d'Héraclès, qui, en connaissance de cause, acceptait de ne pas être le seul. Il ne disait rien pour ses frasques et ses orgies. Pas même pour les passions brûlantes et éphémères qu'il manifestait à l'égard d'autres personnes, comme Sylvestre. Ce dernier n'était plus qu'un souvenir aujourd'hui, dont le dieu solaire avait fini par se lasser.

Celui qui, depuis toujours, avait le privilège de sa tendresse absolue, de sa bienveillance et de son amour inconditionnel, c'était Héraclès. Et mine de rien, ça revêtait son importance. Lui, Apollon, volage, polyamoureux, hédoniste en puissance, ne voyait pas comment il pourrait être heureux sans son éphèbe. Ils conjuguaient ces facettes de sa personnalité depuis longtemps maintenant. Et ils décidèrent que le moment d'habiter ensemble était venu. A l'Hedonia, Apollon ne trouvait toujours qu'un grand lit vide, où son corps alangui souffrait du manque. Il en allait de même pour Hèraclès. Désormais, ce sentiment de tristesse ne serait plus. Ils pourraient se retrouver l'un contre l'autre, à se regarder et à sourire. D'autres choses changeaient dans la vie d'Apollon. Et il devait cela à sa jumelle, Artémis. A force de l'y encourager, elle avait réussi à ce qu'il se lance dans une carrière plus artistique. Apollon avait besoin de l'Hedonia pour vivre ses excès comme il l'entendait. Il refusait fermement de lâcher son business. C'est sûrement la raison pour laquelle l'écriture de son premier album prenait du temps. Et si l'on ajoutait à ça son côté intransigeant et extrêmement méticuleux, il ne fallait pas s'attendre à de gros progrès rapidement. En plus, l'avantage de vivre chez Héraclès, c'est qu'il pourrait enfin s'isoler pour composer. Dans son club, l'absence de portes rendait les choses beaucoup plus compliquées.

Apollon sortit son miroir de poche pour vérifier sa coiffure, son allure. Oui, il était beau. Il s'envoya un baiser à travers la glace. Il portait une chemise de couleur rose pâle, ouverte jusqu'au troisième bouton, ce qui dévoilait son torse musclé et imberbe. Celle-ci était rentrée dans un pantalon de costume, bleu marine, qui épousait sa silhouette à la perfection tout en laissant deviner son anatomie. En même temps, il aurait été difficile de la cacher. Il dépensait des sommes folles en vêtements créés sur mesure. Logique, puisqu'il brûlait souvent ses tenues dans le feu de l'action. Il portait des mocassins noirs et une ceinture à la boucle en or massif. Son style, il y tenait, tout comme son excentricité. Il rangea le miroir et il sonna à la porte. Héraclès allait sûrement s'étonner de le voir arriver sans rien. En fait, il ne l'avait pas dit à son petit coeur d'amour, comme il aimait l'appeler, mais pas moins de six camionnettes étaient en route jusqu'ici... A leur bord, ses instruments de musique, sa table de montage, tout l'attirail nécessaire à ce qu'il se créé son studio. Apollon entendait bien être le compositeur, l'auteur, l'interprète, le producteur et le distributeur de ses chansons. Il n'était pas question que quiconque touche un royalty sur son dos ! C'était dans ce genre de moments que l'on pouvait voir à quel point il était beaucoup plus intelligent que ce qu'il laissait transparaitre. Les véhicules apportaient aussi ses affaires... des vêtements... qui empièteraient surement sur le dressing d'Héraclès, de la décoration... Pas question de ne pas exposer la sublime sculpture qu'il avait faite de SON ephèbe. Certes, avec ses 5 mètres de haut, elle était plus qu'imposante, mais tout était proportionnel... absolument tout.

La porte s'ouvrit et Apollon vint immédiatement se blottir contre Héraclès, pour l'enlacer. Oui, il aimait la chaleur irradiant de son âme soeur. Mais plus que tout, il voulait s'imprégner de son odeur. Il bougea légèrement pour déposer ses lèvres sur les siennes. Ils allaient devoir faire attention... parce que quand ils se retrouvaient ensemble, ils finissaient toujours par céder à leurs pulsions. Avec un Apollon chez lui, Héraclès avait intérêt à tenir la cadence. Le Dieu solaire, pensait au sexe à chaque minute.

- Mon coeur d'amour... Comment vas-tu ? Tu es prêt à accueillir l'être le plus beau de la création dans ta demeure ? J'espère que tu te rends compte de la chance que tu as !

Un sourire complice passa sur ses lèvres. Cette cohabitation serait épique... A leur image.