And History repeats itself [Feat Azarias]

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Athènes est l’une des premières villes qu’Azarias est venu visiter lorsqu’il a enfin pu mener sa vie comme il l’entendait. Évidemment à l’époque, elle était bien différente de celle qu’il connaît aujourd’hui. Notamment par le fait que beaucoup de lieux sont devenus des vestiges, des endroits que les gens viennent visiter – le plus souvent sans réellement comprendre le sens de ces monuments. Un fait qu’il a fallu qu’Azarias accepte lorsqu’il a constaté les changements quand il est revenu en Grèce dans les années ‘90. Se faire à l’idée que ce pays n’est plus celui qu’il a connu n’a rien eu de simple mais après tant de siècles, les changements sont inévitables. À part peut-être lui et les dieux, rien ne reste figé dans le temps. Une leçon qu’il a apprise en voyant l’humanité évoluer au fil des années. Oh, il ne regrette rien. Pouvoir être un témoin de ces progrès est un véritable privilège, une aubaine que bien peu de personnes comme lui peuvent connaître. Cela n’empêche cependant pas un petit pincement au cœur à la vue du Parthénon qui, s’il reste impressionnant, a nettement perdu de sa splendeur d’antan. Plutôt logique quand il y pense même si ça fait quelque peu mal à son âme entièrement grecque.

Pourtant, malgré tout l’amour qu’il porte à ce lieu, Azarias l’a fui pendant près de trente ans. Sa dernière montée au Parthénon lui a laissé un souvenir aussi doux qu’amer et dès lors, il est parvenu à éviter ce haut-lieu touristique de la Grèce. Il l’observait de loin sans s’en approcher mais il ne sait pourquoi, ses pas le mènent ici aujourd’hui ; au bas de ces pierres posées en colonnes, ruines d’un passé glorieux. Azarias marche autour de ces dernières, slalomant dans la foule des touristes sans plus y faire attention. Aucun d’entre eux ne compte, c’est à peine s’ils sont réellement présents pour le demi-dieu. Et puis soudain, parmi le balai des inconnus, il y a une silhouette qui se détache. Il ne la connaît pas – n’en n’a pas l’impression – mais elle dégage quelque chose de différent des autres. Alors leurs regards se croisent tandis qu’elle semble se mettre à paniquer. Tout en sentant qu’il est incapable d’expliquer ce geste, Az’ se dirige vers elle, venant la soutenir afin qu’elle ne s’effondre pas. « Vous avez besoin d’aide ? », demande le demi-dieu à la demoiselle, sincèrement soucieux de savoir si ça va aller pour elle. À cet instant, il est loin de se douter qu’il aurait peut-être mieux valu qu’il ne s’approche pas de cette jeune femme.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ C’est amusant comme le destin peut parfois jouer avec les gens. Il s’en est fallu de peu pour qu’il passe à côté de cette jeune femme et qu’il ne la rencontre peut-être jamais. Il aurait suffi qu’elle ne se sente pas soudainement aussi mal, qu’elle passe son chemin comme lui le faisait très bien. Mais non, il a fallu que leurs regards se croisent et qu’il se sente obligé d’intervenir. Laisser une personne en difficulté livrée à elle-même n’est pas dans ses habitudes, quand bien même il a parfaitement conscience que ce n’est pas la première fois et que ce ne sera probablement pas la dernière non plus. Et cette demoiselle avait besoin de son aide. Azarias vient la soutenir, l’empêchant de finir sur le sol. Il tente de lui parler, de voir ce dont elle peut avoir besoin mais bien vite, il réalise que les mots ne semblent pas arriver clairs dans l’esprit de la demoiselle. Pourtant, elle a ce réflexe, celui de s’accrocher au bras qu’il offre. Elle reste debout, évite la chute qui ne serait en rien agréable. Elle devient livide, faisant malgré elle monter l’inquiétude du demi-dieu et soudain, l’espoir d’une amélioration arrive lorsqu’elle dit avoir besoin de s’asseoir.

« Oui, bien sûr... », répond Azarias à sa demande, venant l’asseoir doucement sur un rocher à proximité. « Inspirez, expirez, ça va aller... », il conseille sans grande conviction tout en constatant malgré tout que sa respiration se fait déjà plus régulière, plus maîtrisée même si elle est encore loin d’être revenue à la normale. Elle le fixe d’une manière si intense qu’il en vient à devoir prendre sur lui pour ne pas montrer le signe d’une perturbation. Son bras reste dans sa main tandis que dans le même temps, il continue d’essayer de la rassurer et de lui parler afin qu’elle reste avec lui. « Vous avez besoin de quelque chose ? À boire, à manger ? », un manque de nourriture peut très bien être la cause de ce malaise. C’est quelque chose qu’il a déjà vu à de nombreuses reprises. « Je peux rester avec vous le temps que ça passe, si vous le souhaitez. », à vrai dire, il ressent le besoin de le faire, de s’assurer qu’elle aille mieux avant de poursuivre son chemin. Ça, il ne l’explique pas. Az’ pourrait la confier à quelqu’un, demander à ce qu’on prenne soin d’elle. Ce serait sans doute le mieux mais il ne sait pourquoi, il ressent le besoin de s’assurer en personne que ça va aller.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Tandis qu’il fait son possible pour la placer dans une meilleure position afin qu’elle retrouve son souffle, Azarias remarque que les gens autour d’eux ne les voient pas – ou plus, ils font au moins mine de ne pas les voir, ne voulant sans doute pas être interpellés si les choses ne s’arrangent pas. Le demi-dieu le constate quand il se fait la réflexion que certains détournent leur regard au dernier moment. Qu’importe, il n’a pas besoin de plus d’aide puisque la demoiselle arrive à se remettre petit à petit. Ils peuvent donc continuer de naviguer autour d’eux sans avoir peur qu’on leur demande de faire une bonne action, même ceux qui osent quelques coups d’œil inquiets ou qui ralentissent à leur approche n’ont pas à trop s’attarder. Après une rapide réflexion, c’est certainement un mal pour un bien : il n’y a pas besoin d’y avoir tout un tas de personnes agglutinées autour d’elle. Ça ne ferait sans doute qu’empirer l’état dans lequel elle se trouve. Au moins, à eux deux, ils finissent par avoir des améliorations. Les sens des mots reviennent à son esprit et ça, Az’ le comprend lorsqu’elle hoche la tête – bien plus calme – et croit avoir effectivement besoin d’avaler quelque chose. « D’accord, je crois avoir ce qu’il faut. », immédiatement, il ramène le sac se trouvant dans son dos devant lui. Fouillant à l’intérieur, il en sort assez vite une barre chocolatée. « Tenez, c’est assez sucré pour vous rebooster si vous faites une crise d’hypoglycémie. », dit-il en tendant la nourriture après l’avoir préalablement ouverte afin de faciliter les gestes de l’inconnue.

Un sourire se dessine aux coins de ses lèvres quand elle le remercie. Elle n’a pas à le faire, c’est normal et il aurait sans doute agi ainsi pour n’importe qui – du moins se force-t-il à le croire. Il ne saurait expliquer rationnellement ce phénomène mais plus il reste avec cette jeune femme, plus il a le sentiment qu’elle lui inspire quelque chose de familier. Il a énormément vécu et ce n’est donc pas peu dire que d’affirmer qu’il n’a jamais ressenti pareille sensation au cours de sa longue vie. Des impressions de familiarités, il en a eu bien sûr mais ça n’a jamais été semblable à ce qu’il expérimente à cet instant même, ça, il le sent au plus profond de ses entrailles. Il n’ose même pas retirer sa main, toujours accrochée à son bras. Pour ne pas la brusquer, se surprend-il à penser dans son esprit. Alors il la laisse faire, estimant que si elle se sent mieux de cette manière, il est préférable de ne pas la bouger. « Echo, c’est un très joli prénom. », répond le demi-dieu, sourire aux lèvres pendant qu’elle trouve la force de se présenter. Une réaction finalement logique entre deux supposés inconnus qui se rencontrent pour la première fois. Et pour Azarias, parler d’elle est le signe qu’elle va déjà mieux. « Je m’appelle Azarias. », il donne son identité à son tour, comme on le fait dans un échange classique entre deux individus. « Est-ce que ça va mieux ? Ou je peux faire autre chose ? », pas qu’il soit particulièrement pressé de la quitter. Seulement, ça lui paraît logique de s’enquérir de son état de santé afin d’être capable de réagir s’il ça s’avère nécessaire.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Ce serait mentir d’oser affirmer qu’il n’est pas soulagé lorsqu’il la voit reprendre des couleurs en dégustant la sucrerie. Peut-être n’était-ce bien qu’une simple crise d’hypoglycémie. Un accident qui peut arriver à n’importe qui. Le principal pour la demoiselle étant qu’elle n’y soit pas régulièrement sujette. Là, ce serait inquiétant, au point qu’il faudrait songer à aller voir un médecin. Mais c’est bien à elle de savoir ce qu’il en est, non ? Il n’a pas à la chaperonner ou à lui dire ce qu’elle doit faire. Elle doit bien savoir si elle fait souvent ce genre de crise. Et en soi, ce n’est absolument pas son problème. Pourtant, sans en connaître les raisons, il se plaît à s’attarder à ses côtés. Il se surprend même à afficher un sourire sincère – pas ceux de façade qu’il peut servir à loisir selon les circonstances. Ça le perturbe réellement. Il ne connaît pas cette fille mais il a l’impression qu’il y a anguille sans roche. Azarias ne parvient pas à mettre le doigt sur le nœud de ce… problème et ce n’est pas habituel pour lui. Chaque souci a sa solution ; il finit toujours par trouver laquelle et assez rapidement. Cette fois pourtant, il ne comprend pas. Et pour un homme dont le savoir est extrêmement important, c’est on ne peut plus frustrant. Il n’en veut pas à Echo, il est plutôt agacé contre sa propre personne. Néanmoins, il se doit de garder la face. Alors il continue de discuter avec elle comme si rien ne se bousculait dans son esprit. Il se présente, retour de politesse. « Merci. », répond sobrement Azarias quand elle vient également le complimenter sur son prénom.

« C’est la première fois qu’on le qualifie ainsi. », les gens ne s’attardent habituellement pas sur ce qu’un prénom peut renvoyer. Ça arrive parfois, certes et il a eu nombre de remarques sur le sien… mais « enchanteur » n’est certainement pas ce qu’il a le plus souvent entendu. Cette réflexion – loin de déranger Azarias – l’amuse, au contraire. Elle semble vraie et franche et ce sont des traits de caractère qu’il apprécie grandement. Toutefois, elle commence aussi à retrouver ses esprits, il en a la certitude. Malgré cela, il demande s’il peut faire quelque chose de plus, ne sachant dire si c’est avec l’espoir qu’elle lui demande de rester ou au contraire, qu’elle l’encourage à s’en aller. « Très bien. », laisse Azarias tout en se surprenant une nouvelle fois à avoir des émotions contraires. Il est satisfait qu’elle aille mieux au point de pouvoir rester seule et en même temps, cette réponse ne semble pas tout à fait lui convenir entièrement. « Je vous en prie, je suis content que vous alliez mieux. Si vous voulez, je peux… rester avec vous le temps que vous vous sentiez prête à rentrer chez vous. », il aurait pu la laisser là. Il a fait ce qu’il fallait en venant en aide à une personne en danger, rien le contraint à s’attarder plus longtemps. Si ce n’est pour être sûr qu’elle ne fasse plus de rechute, il pourrait demander à quelqu’un de garder un œil sur elle jusqu’à ce qu’elle parte. Mais non, il reste là… avec l’idée saugrenue qu’il est responsable de cette fille. Sans savoir d’où ça peut venir.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Gentil et poli, c’est ce qu’il a appris à être pour évoluer convenablement en société. Il aurait forcément réagi de la même manière avec n’importe quelle autre personne en difficulté. Elle n’est pas la première à qui il vient en aide, après tout. Alors il n’y a pas à s’inquiéter. Encore moins à creuser du côté de ces étranges sensations persistantes quand il est avec elle. Il ne sait pas d’où elles viennent et trouve cela d’autant plus ridicule qu’il ne la connaît que depuis quelques minutes. Est-ce normal de se sentir aussi perturbé avec une personne qu’on vient juste de rencontrer ? Azarias est prêt à parier que la réponse est non. Et puis, ce n’est peut-être qu’éphémère. Quelque chose de temporaire qui se produit à cause de quelques étranges machinations de son esprit. Oui, c’est sûrement ça… rien de si alarmant. Une fois qu’il aura laissé Echo, ça disparaîtra et ils reprendront tous les deux le cour habituel de leur vie. Pour cela, il suffirait qu’il se lève, qu’il la salue et qu’il s’en aille poursuivre sa route. C’est ce qu’il a toujours fait… pourquoi et comment cette fois-ci ferait exception à son petit rituel ? Il n’a toujours eu qu’une seule et même constante dans toute son existence. Un seul être avec lequel il est irrémédiablement lié. C’est la vérité à laquelle il doit se plier et c’est en partie à cause de ce qui les lie qu’il ne peut demeurer aux côtés de quelqu’un.

Il devrait partir. C’est ce qu’il n’a de cesse de faire. Pour se préserver, certes mais également pour les autres. Un geste à la fois égoïste pour lui qui ne veut pas souffrir de ces relations et plein d’empathie envers ceux à qui il n’a pas envie d’affliger sa non-vieillesse. Alors il s’envole, laissant un mot lorsqu’il y pense, essayant de ne pas songer aux possibles conséquences que son départ engendre. Et là encore, il devrait partir, fuir tant qu’il ne sait encore rien d’elle. Prendre ses jambes à son cou tant qu’il n’y a pas d’attache émotionnelle. C’est stupide ce qu’il fait là. Rester auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle se sente prête à rentrer… il aurait mieux valu qu’il se casse un genou avant de pouvoir faire cette proposition. Le fait est qu’il hésite : une part de lui souhaite qu’elle refuse, l’autre désire une réponse positive. Et là, soudainement, elle répond par une autre question, remettant la balle dans son camp. Elle l’invite à prendre un verre avant de retourner chez elle. Pour le remercier. C’est l’occasion de refuser poliment et de la laisser s’en aller… « Pourquoi refuserais-je une invitation à boire un verre ? », tu sais très bien pourquoi tu refuserais celle-ci, crétin. « Je veux bien prendre un verre avec vous puisque vous me le proposez. Il y a des bars sympa dans les rues les plus proches du Parthénon. », bien évidemment, proposer un coin où se poser est la meilleure idée...

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Aller boire un verre avec quelqu’un, c’est tellement banal. Tout le monde le fait, ça n’a rien d’extraordinaire ou de dramatique. Lui-même l’a déjà fait un certain nombre de fois sans que ça ne porte à conséquence sur le long terme. Alors pourquoi cette fois, ses lèvres ont dit « oui » alors que sa raison hurle encore « non » dans son esprit ? Il n’en n’a pas la moindre idée et de toute évidence, c’est déjà trop tard. Il ne peut pas s’éclipser soudainement en prétextant une urgence. Ça ne serait pas correct envers la jeune fille qui semble heureuse d’avoir une réponse positive. Et surtout, ce serait se mentir à lui-même de croire qu’il n’a pas envie de le boire, ce verre. Résigné et peut-être quelque peu touché par l’enthousiasme débordant et par le grand sourire de la demoiselle, Azarias se laisse entraîner, suggérant un bar dans les rues en bas du Parthénon ; celles qui permettent encore de le voir de loin. « Vous êtes confiante… mais vous avez raison ! Je connais très bien les bars d’Athènes et comme je vous l’ai dit, certains valent le coup en plus d’avoir une vue imprenable sur le Parthénon. », des bars qu’ils ont maintes fois écumés avec Chronos. Il ne serait même pas étonné que certains barmans se souviennent d’eux. Pourtant, c’est dans un établissement tranquille qu’il prévoit de l’emmener. Un où il va pouvoir entendre son rire comme c’est le cas maintenant. Il y a quelque chose qui lui plaît beaucoup dans cette façon qu’elle a d’exprimer son côté joyeux et ce n’est peut-être pas la meilleure idée mais il a envie d’en profiter, de l’entendre encore et encore.

Elle a cet aspect sobre, naturel qu’il trouve agréable et qui fait que toutes ses petites étourderies passent pour le demi-dieu. Parce qu’Azarias ne les définit pas ainsi. Certes, elle a dû avoir des mots insensés, des phrases sans queue ni tête depuis le début de cette rencontre. Mais si c’est le cas, il n’a étonnement pas remarqué. Le demi-dieu est attentif mais cette fois, il est capable de jurer n’avoir rien entendu d’étrange de la part d’Echo. Peut-être a-t-il raté certaines paroles mais il en doute fortement. Et tandis qu’elle se relève avec prudence, Azarias veille à ce qu’elle ne chancelle pas. Il remarque une rapide hésitation à un moment, s’apprête à la réceptionner en cas de besoin mais elle tient debout. Le sourire qu’elle adresse au demi-dieu vient confirmer que de son côté, tout va bien. C’est à cet instant qu’Azarias sent soudain une légère pression quitter son bras. Elle retire sa main, prouvant qu’elle peut désormais tenir sans l’aide d’un appui. Étonnement, le contact ne le gênait guère et dans un coin reculé de son esprit, il en vient même à le regretter. Néanmoins, il ne s’accorde pas plus de temps pour y songer. Guidant Echo à travers la foule de touristes, avançant tranquillement, sereinement, avec l’attitude de celui qui a maintes fois parcouru cet exact même chemin ; bien plus que n’importe quel mortel ne pourra jamais le faire. Dans les rues qui commencent à s’assombrir, il l’emmène vers une enseigne qu’il sait agréable et de qualité : un bar appelé le « Au Par’Thé’non ». À l’intérieur, il l’invite à se poser sur une table un peu à l’écart alors qu’elle pose une question qui le fait relever les yeux. « Quelques années, tout au plus. Je suis du pays, j’ai eu envie de revenir. », oui, si l’on considère que trois décennies peuvent se résumer en quelques années. « Et vous ? », il retourne la question tout en s’asseyant sur la chaise.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Il ne l’aurait pas emmenée dans un endroit mal famé. Bien évidemment qu’il en connaît et qu’il en fréquente même parfois. Athènes est comme un terrain de jeu pour Azarias. Mais aujourd’hui, avec elle, il n’a pas envie de… jouer. C’est donc dans un établissement calme qu’il la guide. Ici, il sait qu’ils ne seront pas dérangés et que rien de trop bizarre ne devrait venir perturber leur tranquillité. C’est pourquoi sans même la consulter, il choisit une table posée un peu à l’écart des autres. Une décision qui n’a pas l’air de la déranger et ça ne le surprend pas vraiment. Il n’est pas bien difficile de constater qu’Echo est ce genre de personne qui affectionne de ne pas être embêtée même si ça peut parfois la contraindre à se retrouver seule. Aujourd’hui pourtant, ce n’est pas le cas. Et comme Azarias le prévoyait, l’ambiance de l’établissement est détendu, sans doute également un peu aidé par cette musique instrumentale qui englobe la pièce. Puis la discussion reprend, naturellement. Az’ évoque ses origines grecques, expliquant rapidement qu’il est né dans ce pays, y a vécu des années avant de partir… puis de revenir. Était-ce une erreur ? C’est encore bien trop tôt pour le dire. « Les sirènes sont bien loin d’être si attrayantes que ça. », dit-il avec un ton plus sérieux, contrastant avec la simple blague qu’elle a sans doute voulu faire. Le fait est que les sirènes grecques ne sont pas des créatures pour lesquelles on a envie de céder. Nombre de personnes se trompent à leur sujet et c’est regrettable. « Vous venez de loin, dites-moi. Il y a des raisons particulières dans vos études pour que vous ayez décidé de les faire en Grèce ? », sa question est indiscrète mais sur le moment, il ne se rend pas compte. Il faut dire que tourner autour du pot n’est pas dans ses habitudes.

Quelques semaines… il comprend mieux l’air un peu perdu de la demoiselle. Elle ne s’est pas encore acclimatée à son nouvel environnement. « Vous comprenez ? Ce que vous avez déjà vu du pays vous plaît ? », c’est la seule explication qu’il voit puisque de son propre aveu, c’est la première fois qu’elle vient en Grèce. Peut-être qu’elle a eu un coup de cœur pour ce pays, ce n’est pas impossible. Et lui-même peut le comprendre bien qu’il ne soit aucunement objectif sur ce point-là. « Absolument. Sans exagérer, j’ai fait le tour du monde et vu plus de choses qu’aucun être humain n’en verra jamais. », si cela peut passer pour de la vantardise, c’est pourtant un fait avéré. Il a vu le monde évoluer, en a fait le tour, a eu des yeux brillant d’admiration devant des merveilles que n’importe qui jalouserait. Et même là, il a conscience qu’il a encore beaucoup à voir et à apprendre. Le savoir, la connaissance, ça n’a aucune fin définie. C’est en constante évolution et c’est pour ça qu’après tant de siècles, Az’ continue de savourer sa vie sur Terre. Parce qu’il s’aperçoit qu’il a toujours des choses à voir et à comprendre. « Et vous ? Vous avez voyagé avant de jeter votre dévolu sur la Grèce ? », il est sincèrement curieux de savoir ce qu’il en est de son côté. Si c’est la première fois qu’elle quitte la Suisse ou si elle en a vu d’autres avant. Elle semble jeune mais il est bien placé pour savoir à quel point les apparences peuvent être trompeuses. Il ne serait donc pas étonné d’apprendre qu’elle a visité d’autres pays. Et pourquoi pas, envisager qu’ils aient pu évoluer sur le même terrain sans même en avoir conscience.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ « Non, en effet. », dit-il en secouant la tête. En tout cas, lui n’a pas la moindre envie de se retrouver face à l’une de ces créatures. Les gens ont une vision tronquée des sirènes mais ce n’est pas son cas. Il les connaît et sait très bien jusqu’où leur perfidie peut aller. Il a lu les histoires qui mentionnent ces êtres, en particulier L’Odyssée, récit épique du retour d’Ulysse à Ithaque après la célèbre Guerre de Troie. Céder au chant de ces femmes-oiseaux n’apporte rien si ce n’est la mort. Puis au fil de ses pérégrinations, il a fini par apprendre que d’autres sirènes existent. Des femmes-poissons, tout aussi dangereuses. Leur existence est relatée dans les mythes nordiques sur lesquels il a eu tout le temps de se pencher il y a bien des vies de cela. Néanmoins, il doute qu’un tel exposé soit ce qui intéresse Echo actuellement. Alors il sourit, relevant le fait qu’elle est bien loin de chez elle. La Suisse est un pays qu’il connaît un peu mais sans s’y être trop attardé. Il lui semble en avoir fait assez rapidement le tour. C’est une terre apaisante, calme et… secrète sur bien des points mais ce n’est pas un lieu fait pour lui. Toutefois, il est certain que la demoiselle n’était pas obligée de partir aussi loin pour trouver une université prestigieuse mais la voilà en Grèce malgré tout. Oh, loin d’Azarias l’idée de porter le moindre jugement. Elle est bien assez grande pour faire ses propres choix, cela va sans dire. Seulement, il ne sait pourquoi, il éprouve une certaine curiosité vis-à-vis d’elle ; il a cette envie de savoir si une raison particulière l’a poussée à partir à tant de kilomètres de son nid familial. Puis, elle donne une réponse qui, si elle fait sens, ne satisfait pas entièrement le demi-dieu qui décide pourtant d’enfoncer cette intuition au fond de son esprit. « Je comprends. », dit-il en hochant la tête. « C’est vrai que c’est pas tous les jours qu’on peut côtoyer de véritables dieux, n’est-ce pas ? J’imagine que ça a effectivement dû attirer bien des chercheurs. Et des étudiants. », parce qu’elle ne peut pas faire référence à autre chose quand elle parle des événements de l’année dernière. « Et quel est-il, votre domaine ? », demande-t-il, curieux.

Outre cela, il s’interroge sur ses paroles quand il affirme avoir eu envie de revenir. Il ne trouve nulle indélicatesse dans la remarque d’Echo mais il est intrigué par ses propos. Parfois, certains mots nous échappent sans qu’on s’en aperçoive et finalement, ils s’avèrent bien plus révélateurs qu’on ne peut l’imaginer. Il sourit à son tour quand elle affirme être en effet déjà sous le charme. « C’est quelque chose que je peux comprendre et vous savez, la beauté de ce pays se limite pas à cette ville. », oh non, il pourrait lui montrer tant d’autres lieux encore plus impressionnants que la capitale grecque. L’emmener dans les îles : celle de Rhodes n’a, par exemple, pas son pareil en terme de stations balnéaires ou d’histoires à raconter. Entre rues, ruines, vestiges antiques comme médiévaux et palais transformé en musée, cette île est magnifique et a beaucoup à offrir. Il en ignore les raisons mais Azarias se surprend à penser qu’il se plairait à faire découvrir la Grèce et ses alentours à la demoiselle alors qu’il la connaît à peine. Et puis, peut-être n’aura-t-il jamais l’occasion de lui faire cette proposition si elle décide de le fuir en le prenant pour un vantard lorsqu’il évoque ses très nombreux voyages. Ce n’était peut-être pas la bonne formulation à adopter mais il ne fait pourtant que dire la vérité. On peut certes définir Azarias par bien des adjectifs mais menteur n’en fait pas partie. À son soulagement, elle acquiesce légèrement et révèle avoir elle aussi pris par à de nombreux voyages, principalement en compagnie de sa famille. « Le reste de l’Europe est magnifique, chargé d’une histoire incroyable. Personnellement, j’ai une préférence pour l’Europe du Nord et sa culture. Le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Islande… des pays fascinants. Vous connaissez un peu ? », prononcer ces noms provoque en lui une sensation aussi agréable que douloureuse mais il n’a pas pu s’en empêcher. Il doit tant à cette culture qu’il ne peut pas renier les bienfaits qu’elle lui a apporté même s’il n’oublie pas les malheurs qui ont accompagné ses années là-bas… « L’Amérique du Sud et la Turquie ont aussi beaucoup à proposer. », confirme Az’ en hochant la tête. « Dans ce cas, je pourrai peut-être vous suggérer quelques destinations quand vous aurez achevé vos études ici. », elle a raison de ne pas se priver de voyages si elle peut se le permettre après ses études. Az’ ne s’est jamais interdit de se rendre où il le désirait et ne s’est jamais fermé une seule porte, pas même celle du retour puisqu’il est là aujourd’hui. Soudain, leur conversation se voit interrompue par l’arrivée d’une serveuse aussi souriante que détendue. Le demi-dieu laisse Echo choisir en première, notant au passage la qualité de ses goûts. « Et un matcha latte pour moi, s’il vous plaît. », finit-t-il par commander.

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Il ne pense pas au fait que l’arrivée des dieux grecs sur Terre puisse chambouler beaucoup de monde. C’est bouleversant pour nombre d’individus nés durant ce siècle ou lors du précédent. Mais Azarias n’appartient ni à l’un, ni à l’autre ; il vient d’une époque où l’existence des dieux n’étaient nullement remise en question. Ils existaient, étaient à l’origine de bien des phénomènes et on croyait en eux. Bien avant Chronos, le demi-dieu les révérait, persuadé qu’ils n’étaient pas des mythes. À sa rencontre avec la personnification du temps, ça n’a plus fait aucun doute. C’est pourquoi il n’est pas effrayé par leur venue ou par l’apparition d’êtres qu’on ne croisait qu’au détour d’un récit. Toutefois, il doit reconnaître que son cas fait figure d’exception et qu’il y a de quoi être étonné par la tranquillité environnante de la part des humains d’aujourd’hui. Il est possible que certains aient retrouvé en eux la possibilité de perpétuer les rites d’antan. Ou alors, l’image idéalisée que les récits et la pop culture ont fini par en faire ont poussé les gens à ne plus les craindre pour ce qu’ils sont pourtant : des êtres capable d’être aussi bons que mauvais, des entités aux immenses pouvoirs. Malgré son apprentissage de nouvelles croyances, Azarias n’a jamais oublié ses premières idoles, que ce soit dans leurs qualités ou dans leurs défauts. Il sait de quoi ils sont faits et ce dont ils sont capables tandis que beaucoup l’ignore mais il n’a pas pour idée de faire de la prévention. Et finalement, chacun aborde cela à sa façon… on ne peut pas vraiment dire qu’il y a des meilleures que d’autres. Il appartient à chaque individu d’être en accord avec ses démarches et ses actions, ce qui était déjà le cas avant l’arrivée de ces divinités. « Double-cursus ? Il faut être motivé pour accepter d’avoir deux fois plus de travail que les autres. », dit-il à l’écoute du domaine d’étude d’Echo. Il trouve son choix très intéressant, étant lui-même un lecteur de grands classiques. Il a même eu l’occasion de rencontrer certains auteurs célèbres ; a apprécié la compagnie d’Hugo et son engagement fort dans certaines luttes, a trouvé prétentieux Hemingway, ses beaux discours et ses airs supérieurs d’américain, a hésité entre louer le génie sarcastique de Flaubert ou faire partie de ses victimes mortes d’ennui en lisant son œuvre la plus connue. Az’ a côtoyé tant d’auteurs d’horizons différents qu’il ne pourrait pas en faire une liste complète. Alors tomber sur quelqu’un sui étudie la littérature, il trouve cela amusant. « Vous avez des préférences ? Dans les œuvres, dans les auteurs ? Ou au contraire, certains qui vous donnent envie de prendre vos jambes à votre cou ? », il est sincèrement curieux d’en apprendre plus sur les goûts de la jeune femme. Il y a beaucoup d’humains sur cette Terre mais ils sont rares ceux qui parviennent à attiser la curiosité d’Azarias. Echo, elle, semble le faire avec une facilité qu’il qualifierait presque de déconcertante et cela l’intrigue autant que ça l’invite à la méfiance. Puis à son tour, elle vient légitimement lui poser des question sur ses activités. Un retour légitime auquel il s’attendait néanmoins. « Oh moi, je ne suis que l’humble propriétaire d’une boutique de magie dans le centre d’Athènes. », sans doute n’est-ce pas la réponse à laquelle elle est en droit de s’attendre mais c’est pourtant bien ce qu’il est. Il ne voit aucun intérêt à mentir, à se donner un genre qu’il n’est pas ou à « embellir » son image en fonction de ce qui fait bien dans la société. Qui a besoin de cela si ce ne sont des gens qui manquent cruellement de confiance en eux ? Des personnes qui, finalement, peinent bien plus Azarias qu’elles ne l’agacent.

Mais il ne pense pas à ces gens en ce moment même. Non, il sourit, savourant la compagnie d’une femme qu’il ne connaît que pourtant depuis une ou deux heures – guère plus. Une personne rencontrée sur un lieu qu’il avait pourtant préféré fuir trois décennies durant. La raison qui l’a poussé à être là aujourd’hui, à cet instant précis, échappe encore à sa compréhension. Peut-être était-ce bien pour elle… ou peut-être n’est-ce que le fruit du hasard. Intérieurement, il grimace à cette réflexion. Les coïncidences, il n’y croit pas. Il sait que les destins sont affichés sur les tapisseries filées par les Moires. On peut y échapper, emprunter un chemin quelque peu différent mais les gros événements ne sont jamais dus au hasard ou à une quelconque chance. Ça arrive parce que ça le doit, il en est persuadé. S’il ne sait pas encore ce qu’il doit concrètement attendre de cette rencontre, il sent qu’il y a quelque chose, ça s’agite au plus profond de son âme sans qu’il n’arrive à mettre le doigt dessus. Il y arrivera, c’est toujours ainsi que cela se passe. Il faut seulement qu’il reste calme et qu’il profite du moment présent. Une consigne qu’il n’a pas besoin de se remémorer puisque c’est ce qu’il fait sans même ressentir le besoin de se forcer. Aux côtés d’Echo, il est détendu, en venant presque à souhaiter que cette conversation se poursuive encore longuement. « Et vous avez bien raison. Les endroits touristiques sont souvent les plus surcotés. Quand on vient pour apprendre sur un pays, il n’y a rien de mieux que le mélange à la population locale et pour ça, il faut s’éloigner des sites les plus fréquentés. C’est un pari risqué mais souvent payant. », est-ce qu’il pourrait envisager de lui présenter ces fameux endroits ? Sans le moindre doute mais Azarias n’est pas quelqu’un qui impose sa présence. Si elle ne se sent pas de le faire seule et qu’elle demande à ce qu’il vienne, il acceptera mais il n’a nullement l’intention de poser la question. Et de toute façon, il n’en a gère le temps puisqu’il vient évoquer les pays européens qui ont une place particulière dans son cœur – en dehors de la Grèce, bien évidemment. « Votre père doit certainement être un homme de goût. La Norvège est magnifique toute l’année mais décembre la sublime davantage. », sa mère, d’après ce qu’elle dit, paraît avoir un avis tout à fait différent sur la question mais n’ayant pas connaissance de tous les tenants et les aboutissants, il s’abstient d’émettre un avis, en personne raisonnable qu’il sait parfois être. « Dans ce cas, pensez à venir me voir lorsque vous aurez des envies d’ailleurs. Vous verrez : je suis plus efficace qu’une agence de voyages. », dit-il, non sans rire de sa propre phrase. Il va sans dire qu’il aura déjà mis un pied dans tous les lieux qu’il est susceptible de suggérer. Azarias ne parle jamais de ce qu’il ne connaît pas ; ce qui ne l’empêche pas, aux vues de son expérience, d’avoir réponse à énormément de choses. Et lorsqu’enfin vient le temps de prendre les commandes, leurs goûts semblent de nouveau se croiser. Une remarque qui amuse grandement le demi-dieu. Une fois la serveuse partie, un silence s’installe entre eux… rapidement brisé par une cacophonie en-dehors du bar. Des pneus qui crissent, un hurlement de freins, des voix qui s’exclament et soudain, la raison de tout ce capharnaüm : un pégase qui perturbe la circulation dans la rue. Cherchant du regard l’animal, Azarias finit par le voir. Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre que la pauvre créature est complètement paniquée et déboussolée. Tout dans son attitude indique qu’il a peur et qu’il pourrait avoir des réflexes dangereux à cause de cela. Dans un geste qui, de l’extérieur, peut sembler suicidaire, Az’ se lève de sa chaise et sort de l’établissement pour rejoindre l’animal. « Reculez ! N’approchez surtout pas et ne pointez aucun objet sur lui, vous ne feriez qu’accentuer sa nervosité ! », ordonne-t-il aux personnes alentours tandis qu’il s’approche du pégase tout en veillant à ne pas finir sous l’un de ses sabots agités. « Là… doucement… calme-toi, tout va bien se passer... », il s’adresse au cheval ailé dans un timbre de voix qu’il souhaite calme et apaisant. Dans le même temps, il continue de s’approcher prudemment, les paumes de ses mains en avant, le regard fixé dans celui du pégase ; espérant en son fort intérieur qu’effectivement tout finisse bien...

And history repeats itself

Respect doesn't make history
@Echo Vigée

☾☾ Les voyages, la découverte, l’apprentissage, c’est toute son existence. Bien sûr, il existe une contre-partie à cette vie. Pour Azarias, c’est de se retrouver seul, d’avoir l’interdiction de s’attacher sur le long terme. Oh bien sûr, aucun contrat verbal ou écrit ne l’exige mais la souffrance qu’il ressent en perdant les êtres auxquels il peut s’attacher est une punition qui vaut n’importe quelle règle établie. Alors au fil du temps, il a pris l’habitude de n’être que de passage dans la vie éphémère des autres. Le principal étant de ne pas se rendre indispensable à leurs yeux car il peut disparaître du jour au lendemain, comme s’il n’avait finalement jamais été là. Voilà pourquoi il ne promet pas à Echo de la revoir dans un futur proche, ni même qu’ils se reverront tout court. Pourtant, il sent qu’avec elle, c’est plus douloureux qu’avec n’importe qui d’autre. Ils viennent de se rencontrer et déjà, il aimerait pouvoir lui dire avec certitude que ce n’est que le début mais le demi-dieu se connaît, ce serait un mensonge et il n’a pas envie de lui infliger ça, pas à elle.

Ces réflexions connaissent une fin soudaine lorsque d’instinct, Azarias se lève pour tenter d’aller régler le problème avec un pégase, à l’extérieur. Il brise malgré lui cet instant de flottement un peu hors du temps dont il aurait aimé profiter un peu plus. Dehors, il invite tout le monde à se tenir à une distance raisonnable de la pauvre créature totalement paniquée. Il ne sait pas ce que ce pégase fait dans une rue aussi bondée, ni ce qui l’y a emmené mais sur le moment, ce n’est pas sa priorité. Fort de son expérience et de ses connaissances de ces animaux, il tente de le calmer, montrant qu’il n’est pas une menace pour lui, qu’il n’a pas l’intention de lui faire le moindre mal, non sans avancer avec une grande prudence. Il respire, se force à demeurer calme afin d’apaiser le pégase. Là, voilà… pégase ou cheval, leur mode de pensées n’est pas tellement différent. Quand l’équidé souffle par ses naseaux, Azarias comprend que ça fonctionne. Le pauvre animal n’est pas encore rassuré mais il est déjà bien moins paniqué qu’il y a quelques secondes. Ses yeux fixent Az’ qui continue d’avancer, ayant conscience qu’il se fait analyser. Et puis, ses pattes cessent de trembler, preuve d’un certain apaisement. Az’ avance, bien trop concentré pour remarquer Echo qui le suit de près. Il parle au cheval ailé, lui murmure que tout va bien aller… et l’animal se laisse faire, au point que le demi-dieu vient doucement poser le plat de sa main sur son museau pour le gratifier de quelques caresses rassurantes. « Tu vois, tout va bien. Personne ne te fera le moindre mal et je suis là pour t’aider. », il ne saurait dire s’il a été entendu puisqu’à ce moment, le pégase pose soudainement les yeux sur Echo. Puisqu’il est calmé, Azarias n’empêche pas la demoiselle de s’approcher et de le saluer. Un sourire étire les lèvres du magicien quand la créature mythique donne un léger coup de tête contre l’épaule de la demoiselle – signe évident qu’il est prêt à ce qu’elle le cajole, ce qu’elle s’empresse de faire. À ses mots, l’animal s’ébroue légèrement, comme pour confirmer la frayeur qu’il vient de se faire. « On dirait qu’il t’aime bien. », laisse Azarias, un peu plus en retrait. « Ces animaux ont des dons insoupçonnés. Ils sentent les bonnes personnes. »