Artémis & Shawn ψ A drink, a fight, what better for an early evening?

Artémis &
Shawn

Artémis ignorait complètement pourquoi elle était venue en premier lieu dans ce bar. Elle se sentait presque perdue dans cet endroit où les mortels pullulaient, formant un brouhaha monstrueux autour d’elle. L’odeur de l’alcool et du tabac agressait son nez fin. La musique agressait ses sens aiguisés. La chanson lui semblait bien pathétique par rapport à ce que son frère pouvait produire, rien qu’en dormant. Tous ses sens étaient accaparés par quelque chose. Même sa vue n’avait pas été épargnée par l’endroit. Des corps qui se touchaient, des personnes s’embrassaient à une table. Heureusement, Artémis voyait plus de la franche camaraderie que de la lubricité dans cet endroit.  Dans tous les cas, tout cet endroit lui rappelait à quel point, elle était dépareillée avec celui-ci. Ce n’était pas son élément de base, mais plutôt celui de son frère. Certes, elle était une déesse assez sociable, bavardant avec tout le monde sans forcément avoir des à prioris, mais elle n’était pas une déesse qui aimait être sous les feux des projecteurs ou même se mélanger à la populace. De loin, Artémis préférait l’ambiance d’une forêt dans la nuit. Le chant des grillons, le crépitement du feu et les différents bruits émis par les animaux qui foisonnent autour d’elle. Dans cette ambiance des plus paisibles et des plus simples, elle se sentait à sa place, entourée par ses prêtresses, les chasseresses.  Non, elle n’était pas à l’aise à ce moment même mais elle devait tenter le coup. Allez, Artémis, tu peux le faire, après tout, tu tues des monstres beaucoup énormes et dangereux que des simples mortels ivres, pensa-t-elle tandis qu’elle s’avançait soigneusement entre les tables pour parvenir au comptoir.

Elle décida d’ignorer les regards qui pesaient sur elle, à cause de sa démarche quelque peu hésitante, à cause de la paire de jean qui lui serrait les cuisses et des talons. Elle n’était pas habituée à mettre ce genre de vêtements, préférant de loin, des habits plus pratiques pour ses fonctions. Arrivant au comptoir, Artémis commanda froidement un verre de vin au barman. Elle ne faisait pas confiance aux autres alcools proposés, et encore moins au cocktail. La déesse savait par une expérience par procuration que cela pourrait être un peu traître. De plus, elle apprécie le goût sucré du fruit mélangé par l'amertume de la fermentation. Dionysos avait fait un réel chef d'œuvre en inventant cette boisson, qui avait sauvé les mortels de nombreuses maladies pendant des siècles. D’une nature méfiante, Artémis observait pensivement le monde qui l’entourait, se demandant sincèrement ce que son frère jumeau, ou même les autres dieux pouvaient trouver d’intéressant ou de beau, voire même de poétique. Pour elle, les mortels livrés à l’ ivresse ne ressemblaient qu’à des babouins gesticulant dans tous les sens. Pourtant, elle trouva une certaine beauté dans l’ambiance générale. Tout le monde riait librement, s’amusait stupidement. Etait-ce que les autres dieux pouvaient voir à travers eux ? Elle ne le savait.

Son verre de vin fut amené , posé délicatement sur le comptoir en bois dans un claquement cristallin. Le barman repartit ensuite pour s’occuper d’une autre commande. Doucement, elle porta le verre à ses lèvres goûtant de sa langue, le liquide rougeâtre afin de savoir si celui-ci n’était pas empoisonné. Oui, Artémis se méfiait de cela, surtout après les histoires qu’elle avait entendues sur ce genre de procédé. Bien que cela ne la touchera pas personnellement, Artémis se sentirait outrée par un tel affront et fera sûrement quelque chose de regrettable sous l’emprise de sa colère. On oubliait souvent à cause de sa douceur, qu’elle pouvait être aussi vicieuse et dangereuse que n’importe quel autre dieu de son panthéon. Voire même pire. Au moment même où sa langue toucha le liquide, elle sentit une aura assez sombre, s’asseoir à ses côtés. Relevant doucement la tête, Artémis plissa le nez en sentant un mal-être profond chez cette personne. Tournant doucement la tête, Artemis le fixa, arquant un sourcil dédaigneux en ressentant quelque chose de dérangeant avant de se recentrer sur son verre assez rapidement. Peut-être un passif sanglant ? Une carence affective qui le rendait violent ? Elle ne le savait.

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Shawn

L’inconnu qui s’était assis à ses côtés se mit à commander d’une voix forte, une boisson qui lui était presque inconnue. Elle savait que c’était du whisky mais la déesse n’en connaissait ni la valeur, ni le goût. Selon Artémis, une boisson qui n’était pas vraiment grecque, ne méritait pas d’être bu. Le vin avait ses lettres de noblesse et avait sauvé plus de vie que jamais. Dionysos avait fait vraiment de merveilles avec cette création. Cependant, Artémis se demandait quelque peu si cet homme connaissait l’espace vital. Elle se sentait un peu à l’étroit à côté d’un homme qui sortit ce qui semblerait être un cigare pour le mettre dans sa bouche. Elle arqua un sourcil en le voyant l’allumer en créant de la fumée blanchâtre dont une mauvaise odeur se dégageait. Comment les mortels font-ils pour fumer cela ? Pensa-t-elle avec une moue dégoûtée sans oser dire quelque chose. Artémis ne voulait pas commencer une bagarre avec un homme qui ne lui avait rien demandé. Enfin, ce n’était pas quelque chose qui la dérangeait, mais Artémis ne voulait pas se battre pour cette soirée à moins qu’elle était obligée. La déesse n’était pas une baroudeuse, au contraire, mais une protectrice. Artémis se battait uniquement pour protéger, ou encore parce qu’elle avait vraiment perdu patience. Cela semblait beaucoup de combats pour une femme, mais en réalité, elle perdait très peu patience envers une personne. La preuve, son frère Apollon était toujours en vie alors qu’elle avait vécu 7 mois avec lui, dans le ventre de leur mère. Avec lui et ses orgies, sa patience innée s’était quelque peu améliorée et s’est transformée en une patience inégalable. Artémis avait un sang froid quasiment inébranlable sauf lorsqu’il s’agissait de la protection des jeunes filles. Il le fallait bien avec tous les olympiens et les dieux qui seraient capable de se disputer une part de brownie. L’homme à ses côtés buvait tranquillement son whisky tout en fumant son cigare, lui aussi, semblait dépareillé à ce bar. Il avait plus l’air d’être un biker avec une moto.

De plus, cet homme n’était pas tout à fait réglo. Artémis sentait beaucoup de sang, de violence émaner de lui. Pourtant, il n’avait pas levé les yeux vers elle, ni engagé une conversation. Ce n’était pas déplaisant mais elle n’était pas dupe, ce qu’il émanait n’était pas imaginaire. Ils étaient dans une quiétude bercée par le brouhaha constant du bar. C’était une quiétude qu’elle pouvait s’habituer même si c’était un peu trop bruyant. La forêt, la nature était beaucoup plus calme. Là-bas, c’était elle, les étoiles et le doux vent qui balayait les arbres. Beaucoup plus relaxant que de voir le barman faire des allers-retours avec des consommations. Beaucoup plus calme que d’entendre le brouhaha et les claquements sourds des verres contre les tables en bois.

Artémis but une gorgée de son vin rouge tandis qu’elle observait le monde dans ce bar, tout le monde riait ou s’embrouillait d’une manière amicale. Les mortels étaient des êtres complexes, éphémères comparés à eux. Les dieux n’avaient logiquement rien à apprendre d’eux. Pourtant, ils avaient beaucoup à apprendre. Cela fait longtemps que l’Olympe n’a pas été ainsi, franc et sincère, en train de rire ou se chamailler sans qu’une dispute ou une guerre commence, pensa la déesse avec lassitude. Un cri vint perturber la quiétude amusante du bar. Artémis tourne la tête vers le bruit, en alerte. Un homme, la main levée vers une femme. Certes, elle n’était pas vierge mais elle ne méritait pas de se faire frapper. Artémis commença à se lever, prêt à réagir mais le mortel à ses côtés a été plus rapide qu’elle pour prendre la défense de la jeune mortelle.

Prenant son verre de vin dans les mains. Pardonne-moi Dionysos, pensa Artémis. Sans préambule, elle jeta son verre de vin dans la figure du petit, le visant avec une précision mortelle qu’elle avait acquis d’une manière innée. Le verre éclata en plein dans le visage du sale type, le peignant de son vin. La déesse se leva et se mit aux côtés de l’homme au William Peel.

-Je suis d’accord avec lui. Lâche-la ou tu vas le regretter amèrement, menaça-t-elle avec une voix froide.

Et dire, que je voulais avoir une soirée gratuite sans bagarre, pensa Artémis avec exaspération. Au moins, elle se battait pour protéger une mortelle qui était sous le joug d’un homme.

Artémis &
Shawn

Il ne fallait pas se méprendre sur Artémis. Elle ne détestait pas tous les hommes, bien au contraire, elle se sentait parfois assez proche des hommes, même si elle se méfiait d’eux. Elle aimait son frère, son jumeau, sa deuxième moitié plus que n’importe qui et pourtant c’était un homme. Elle était assez proche de ses frères, bien plus que des déesses olympiennes. Aphrodite était son opposée extrême. On ne parlait que la déesse de l’amour qu’à travers ses conquêtes en matière d’homme, tandis qu’Artémis se battait pour son indépendance et celle des femmes. Elle voulait montrer aux femmes, aux jeunes filles qu’elles n’avaient pas besoin d’un homme pour se sentir puissante et forte. Elle voulait montrer le pouvoir de l’indépendance , et la force des femmes. Elles étaient des exactes opposées qui ne pouvaient pas vraiment s’entendre. Artémis la tolérait, prenant sur sa patience pour supporter cette maudite déesse qui aimait parfois remettre son vœu de chasteté en cause. Artémis ne voulait pas d’homme dans sa vie, pour se sentir heureuse. De plus, au vu de sa génétique, elle avait bien trop peur de tomber sur un taré comme son père. Lorsqu’elle entendit le cri de la jeune femme, ses réflexes se sont réveillées plus vite qu’un coq à l’aube, sans crier gare, elle prit son verre de vin, le balançant avec une trajectoire parfaite sur la tête de l’homme qui harcelait la jeune femme. La déesse entendit un sifflement admiratif venant de l’homme au cigare. Son sourcil s’arqua face au compliment, penchant la tête en signe de reconnaissance.

-Vous n’avez encore rien vu, monsieur, déclara-t-elle d’une voix forte avant de se tourner vers l’homme qui l’insultait.

L’homme au visage rougit par le vin et la colère poussa la jeune femme au sol avant de s’avancer vers elle. Elle eut un petit sourire narquois en imaginant cet homme baraqué pleurer. Ce sourire partit aussi vite lorsque l’homme au cigare se planta devant elle, comme pour la protéger. Levant les yeux au ciel, tandis qu’elle écoutait la conversation, ses sens étaient en alerte car les gens commençaient à partir , en voyant la situation dégénérer encore plus. Artémis lâcha un petit rire en voyant le petit combat de notoriété des deux hommes. Elle ne comprenait pas grand-chose à ce qu’ils disaient à part qu’ils faisaient partie d’un clan. En tout cas, l’homme au cigare avait la situation en main.

-Un vrai combat de coq à ce que je vois, s’enquit-elle amusée tandis que Shawn balança un direct dans la tête de l’homme.

Artémis ne perdit pas de temps lorsqu’elle vit les potes de l’homme se lever, prêts à le défendre. Artémis asséna des coups aux trois hommes avec précision et force. Aucun des hommes n’arrivait à lui mettre des coups, tandis qu’elle était plus vive et plus puissante, les mettant en sang et à terre en quelque minute. La déesse prenait cela pour un jeu, ils n’arrivaient pas à la cheville des ours avec laquelle elle se battait. Artémis mit les trois hommes à terre, relevant la jeune femme avant de s’avancer vers l’homme au cigare.

-Besoin d’aide ? Demanda-t-elle avec un petit sourire amusé.

Tandis qu’elle regardait l’homme aux insultes, Artemis se demandait en quel animal, elle pouvait le transformer. Une proie de choix et qui lui irait comme un gant.