ZEUS feat David Gandy ψ I'm the King of Olympus, the master of Gods, what else ?

Commençons par le début et racontons les choses dans l'ordre. Ma naissance remonte à plusieurs millénaires et je vais vous parler d'un temps que les moins de 2 000 ans ne pourront pas connaître. Le monde, en ce temps-là, n'était que chaos et froid.

Je suis le sixième et dernier enfant du Titan Cronos et de sa sœur Rhéa. Dans la famille, nous aimons bien faire les choses entre nous. Ça rajoute du piment dans nos scènes dramatiques. Bref ! Cronos, vous en avez surement entendu parler. Pendant un temps, il a été le maître absolu sur cet univers. C'est lui qui a émasculé son père, Ouranos, à la demande de sa mère, Gaïa, violée sans cesse depuis des millénaires. Ce détail à son importance. En effet, une prophétie disait que mon père finirait destitué par l'un de ses enfants. Alors pour se prémunir, Cronos a dévoré mes frères et sœurs : Hestia, Déméter, Héra, Hadès et Poséidon. À chaque fois que ma mère mettait au monde un môme, il venait l'engloutir tout cru. Désespérée, Rhéa est allée demander conseil à sa mère, Gaïa. Ainsi, le jour de ma naissance, elle a emmailloté une pierre dans un linge et l'a donnée à mon géniteur. Celui-ci, confiant, l'a avalé d'une traite, satisfait d'avoir vaincu, selon lui, la prophétie.

En réalité, ma mère me confia aux Nymphes Hagno, Neda, Anthracia, Anchirhoe et Myrtoessa qui m'emmenèrent sur le Mont Ida, dans une des nombreuses grottes secrètes de Lyctos. J'y fus allaité par la chèvre Amalthée. Quand j'y repense, la brave bête a vaillamment servi, jusqu'à son dernier souffle. Je me suis assuré qu'elle ait sa place dans le ciel, en créant la constellation du Capricorne, l'une des plus belles du firmament. Ce ne fut pas très dur de convaincre les autres, car sans cette chèvre, aucun d'entre nous n'aurait pu être sauvé. Pour couvrir mes pleurs de bébé, les Curètes, des divinités crétoises mineures, procédaient à des danses guerrières, provoquant un vacarme suffisant pour couvrir mes braillements juvéniles.

Ce cadre-là me permit de grandir et de préparer les desseins de Rhéa. Ma mère n'a jamais accepté la façon dont Cronos avait fait disparaitre ses enfants. Elle me disait toujours qu'un jour, je serais suffisamment fort pour l'affronter. Sans cruauté, sa vision maternelle aurait bien pu me faire tuer. Si je l'avais écoutée, j'y serais allé seul, sans arme, à poil, avec mes beaux yeux bleus pour pleurer. Pour réussir, il me fallait procéder par ordre. D'abord, je devais me trouver des alliés pour constituer une armée. En observant les Curètes, je m'étais bien rendu compte que l'union faisait leur force. La deuxième étape consisterait ensuite à mener la guerre visant à renverser la tyrannie de mon père et de ses semblables.

Pour pouvoir dérouler mon plan, je devais faire preuve d'audace et d'ingéniosité. Contrairement à ce que la légende raconte, c'est moi qui ai eu l'idée de faire vomir mon père. J'avais bien compris qu'il gobait ses enfants sans les mâcher et qu'il les retenait prisonniers. Ils étaient encore vivants, à l'intérieur de ses tripes et j'allais donc les en faire sortir. Savez-vous par quel moyen j'y suis parvenu ? Par la séduction. Oui. Ce que tous qualifient comme un défaut a été leur planche de salut. C'est parce que j'étais beau et charismatique, que la Titanide Métis accepta de m'aider à faire tomber Cronos. Elle m'incita à me présenter auprès de lui pour être domestique et son plan fonctionna à merveille. Mon père n'était pas méfiant, persuadé d'avoir englouti tous ses enfants. Je n'eus aucun mal à lui faire boire une potion émétique, destinée à lui faire vomir tout ce que ce son estomac contenait. C'est ainsi que mes frères et mes sœurs furent libérées. Et nous trouvâmes refuge au Mont Olympe, d'où nous pûmes nous préparer à la guerre.

Les mortels appellent ce passage de l'Histoire, la Titanomachie. Ce fut un moment épique, sans nul doute. Cronos fit appel à tous les autres Titans pour nous exterminer. Persuadé qu'il gagnerait facilement, il ne s'attendit pas à ce que je descende au Tartare pour y massacrer Campé, sa gardienne. Je pus ainsi libérer tous les prisonniers de mon père pour m'en faire des alliés. Parmi ce beau monde, se trouvaient les Hécatonchires et les Cyclopes, mes précieux amours. Ce coup d'éclat valut à notre cause des ralliements importants. Océan, l'un des grands frères de Cronos me prêta allégeance et envoya sa fille, Styx, ainsi que ses petits-enfants pour gonfler les rangs de notre armée. Grâce à ma tante Thémis et à mon cousin Prométhée, je pus disposer de visions de l'Oracle. Toutes prédisaient la défaite de nos adversaires. Il ne manquait plus qu'à forger nos armes, pour être prêts au combat.

Les Cyclopes ont toujours maîtrisé l'art de la forge. Ainsi, ils façonnèrent trois artefacts mythiques : le Trident pour Poséidon, la Kunée, un casque qui rend invisible, pour Hadès et le Foudre pour moi. Armés, renforcés par nos alliés, il fut temps de lancer les hostilités. Ce fut violent, sanglant. Les Titans menés par mon père n'étaient pas prêts à nous laisser l'emporter. Mais ils nous avaient largement sous-estimés. Ce ne fut pas notre force de frappe qui fut déterminante. Mais notre volonté de vivre. Nous savions tous que si nous échouions, cela signerait notre fin. J'ai toujours pensé que la survie était un moteur puissant. Ce n'est pas par hasard que j'admire les hommes, mortels, essayant de faire de leur courte existence, une épopée pour la postérité.

Nous fûmes victorieux, après de longs siècles de combat et d'hécatombes. Poséidon, Hadès et moi-même, enfermâmes Cronos et ses frères dans le Tartare, exception faite d'Océan et d'Hypérion, qui restèrent libres pour nous avoir aidé. La garde de cette prison fut confiée aux Hécatonchires, sur ma volonté. En guise de châtiment, j'ai imposé à Atlas, l'aîné des Titans, de porter à jamais la voûte céleste. Toutes celles et ceux qui nous aidèrent, furent récompensés par mes soins. À Styx, j'offris le serment des Dieux, faisant d'elle une divinité incontournable. Poséidon hérita des mers et des océans, Hadès des Enfers et du monde souterrain. Quant à moi, étant donné que rien de tout cela n'aurait été possible sans mon existence, je me suis attribué le ciel et le monde des hommes. C'est ainsi que l'ordre fut établi et que nous tournâmes la page des Titans pour écrire la nôtre.

L'humanité ne se rend pas compte à quel point cela lui a été profitable. En un sens, ce n'est pas plus mal. Il y a dans notre récit, des secrets que nous devons taire et cacher, pour ne pas qu'un jour, ils nous desservent. Le pouvoir, ça se conserve et ça ne se partage pas avec tout le monde. Nous avons depuis toujours veillé sur ce monde, en nous unissant, mes frères et moi, lorsque c'était nécessaire. Chacun est la part d'un tout qui permet à notre génération de garder le pouvoir. Le jour où nous ne serons plus capables de nous allier, alors tout le monde courra à sa perte. Je n'ai aucun doute là-dessus. Chacun devrait se rappeler que ce qui a été fait un jour, pourra être défait le lendemain, y compris ce que nous avons mis tant de millénaires à construire.

Mon histoire ne serait pas tout à fait complète sans vous parler de celle que j'ai choisie pour Reine : ma sœur Héra. Elle est et a toujours été digne de ma confiance et digne de mon intérêt. C'est la seule que je puisse rendre dingue grâce à mon attitude et j'y prends énormément de plaisir. J'aime la rendre jalouse, la voir assouvir sa vengeance, l'entendre se défouler sur moi ou sur les autres. Elle anime mon monde et me divertit, autant qu'elle m'impressionne. Cette déesse n'a aucune limite à sa colère. Elle est une flamme sur laquelle je souffle pour provoquer un véritable brasier. Considérez cela comme malsain, si ça vous chante, mais c'est probablement la seule déesse sur l'Olympe à qui je confierai ma vie, si je n'étais pas immortel.

Mes maîtresses, Leto, Métis, Déméter, Thémis, Maïa, Thétis et j'en passe, n'ont été que des proies faciles, à ma séduction. Des jouets que j'ai utilisés pour ajouter un peu de piment à ma vie. Il en va de même pour que les quelques hommes qui, avec Ganymède, ont été à ma merci. Je les ai possédés, comme je possède ce qui me plait. Leur beauté insolente méritait tout mon intérêt. Leur personnalité malléable m'a conquis. Oh, bien sûr, j'ai dû user de stratagèmes parfois pour arriver à mes fins. Nul ne se refuse à moi, je finis toujours par gagner. On me reproche de m'être transformé en animal pour séduire, mais me révéler sous ma véritable nature est dévastateur. Je vous aurais bien invité à demander à Sémélé, si elle était encore en vie. Sur l'Olympe, vous trouverez beaucoup de mes enfants. Il y en a certains dont je suis fier, d'autres qui sont tombés dans l'oubli. Des légitimes, issus de mon mariage, ou des bâtards issus de mes conquêtes. Ils arpentent le monde et constituent une partie de moi.

Nous autres, Olympiens, fûmes rapidement confronté à la colère de ma grand-mère, Gaïa, qui envoya les Géants pour nous destituer et libérer ses enfants du Tartare. Cette guerre ne fut pas des plus simples à gagner. Et je dus faire appel à toutes les forces vives qui constituaient nos alliés pour mater cette révolte. Sur mon ordre, nous avons massacré jusqu'au dernier des géants et j'ai condamné Gaïa à être inaudible à tout être qui l'arpenterait. Je n'ai pas besoin qu'une vieille carne, sale bique qui se complait dans la gadoue primitive, vienne menacer mon pouvoir et mes plans. Ils ont été nombreux à subir mon courroux pour avoir tenté de semer le désordre. Prométhée pourra en témoigner. Il est l'exemple parfait de ce qui arrive quand on bafoue mon autorité. Pour avoir volé le Feu divin et donné celui-ci aux mortels, je l'ai condamné à être attaché sur un rocher du mont Caucase. Et comme j'aime marquer les esprits, j'ai demandé à l'aigle de ces montagnes de venir lui dévorer le foie, tous les jours, jusqu'à la nuit des temps. L'organe repoussant, vous comprendrez aisément à quel point le supplice est exquis, pas vrai ?

L'un de mes combats les plus importants fut celui contre le Typhon. Immortel, doté de cent têtes de dragon, il eut l'outrecuidance de menacer l'Olympe. Au prix d'une lutte acharnée dont je mis des années à me remettre, je parvins à l'enfermer dans le Tartare. Mais son essence reste encore présente. De temps en temps, des tempêtes dévastatrices frappent la Terre sans que je puisse rien y faire. Les mortels ont de toute façon appris à composer avec. Ils sont fascinants ces humains ! Dotés de chair nue, sans carapace, intelligents et à la fois si crédules. J'ai toujours pris plaisir à les observer depuis le Ciel, et à intervenir lorsque cela m'apparaissait nécessaire. Je les connais mieux que quiconque. C'est pour cette raison que j'ai décidé qu'il était temps de reprendre les choses en main. Nous étions dans une Tour d'Ivoire qui aurait fini par sonner notre perte à tous. L'heure est venue de reprendre les rênes et de montrer à l'humanité que nous sommes son passé, son présent et son avenir.

Je suis Zeus, le Maître de l'Olympe, je prends ce que je souhaite, je réalise ce que je désire et je le fais sans crainte. Ainsi suis-je, ainsi vais-je.