CALLIOPÉE ~

Edimburgh. The Athens of the North. Du moins c'est comme cela qu'on la nomme. Il est vrai que le paysage n'est pas sans rappeler la capitale grecque notamment quand on est sur Calton Hill. Une réplique du Parthénon s'y trouve et c'est les yeux rivés et concentrés sur ce qu'ici on appelle le National Monument of Scotland que ma mère m'a donné la vie. Oui ... je suis donc née sur une colline, aux yeux de tous ... ma mère n'avait pas trouvé mieux que d'aller faire une balade de santé accompagnée de mon frère ainé. Ils sont revenus à trois ... La légende raconte que je suis arrivée sans encombres et que le travail n'a pas été long pour ma mère, mais je crois que Liam n'a pas du tout le même point de vue sur la question.

Les Hansen sont connus pour deux choses. La première, ils sont très catholiques. La seconde, ils sont riches. Les deux ingrédients indispensables à faire de moi une petite bourgeoise sans cervelle que l'on retrouve dans tout teen movie qui vient à l'école en limousine et passe son temps avec le plus beau mec de l'école. La vie de rêve.

Comme toute bonne famille catholique qui se respecte, j'ai plein de frères et soeurs. Je suis la troisième de la famille et la première fille. Avant moi il y a Liam et Padraig, après moi il y a Gaïa, Logan et Zacharias. Dans le genre prénoms à coucher dehors ils sont pas mal ...

“ Calliopée Shireen à table” quand il utilise les deux prénoms c'est que ça l'emmerde vraiment. Malheureusement je ne l'ai pas entendu cette fois car je suis au fond du jardin, occupée à regarder les fleurs, essayer de les dessiner. Bon comme une gosse de quatre ans est capable de tenir un crayon de couleur et dessiner quelque chose évidemment. Du coup quand il arrive le visage rouge et une grimace accrochée au visage je ne comprends pas “ Bon tu sais quoi ? Si tu préfères dessiner que venir manger, tu vas aller dans ta chambre et sans broncher” sa main s'est violemment refermée sur mon petit poignet et je me souviens avoir été traînée de force dans le hall puis les escaliers et enfin ma chambre, tout ça sous les yeux de Liam Padraïg et Gaïa qui avait seulement deux ans. “ Et demain tu me fera le plaisir d'aller à confesse. C'est pas possible une gamine pareil ! ” VLAM! la porte claque et je me retrouve seule dans cette chambre qui est mienne mais ou je n'ai pas l'impression d'avoir ma place. Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça allongée sur le lit à écouter ma respiration mais c'est un petit toc timide à la porte qui m'a délivrée. “ Tiens Calli je te ramène tes dessins” il les a déposés sur le lit et je me suis relevée pour le regarder. “ Ils sont super tes dessins, tu m'en fera rien que pour moi ? ” je massais doucement mon poignet endolori et hochais positivement de la tête. “ Pourquoi il me déteste ?” demandais-je d'une petite voix. Question que Liam laissa sans réponse. Probablement parce qu'il n'y en avait justement pas ... de réponse.

Les bondieuseries moi ça ne m'a jamais fait ni chaud ni froid. Je n'ai jamais compris comment est-ce que l'on pouvait mettre sa foi et parfois sa vie dans l'adoration de choses qui n'existent pas. Comme si aller confesser à m'sieur l'père que j'avais fait de trous dans la chemise de Padraïg allait tout d'un coup faire que je n'allais plus être coupable. Pourtant si, le résultat est le même et sa chemise préférée est trouée. Papa et maman ont toujours été très et trop portés sur la religion et je crois que quelque part leur attitude et celle de mes grands parents m'ont vaccinée à toujours de la moindre idée d’idolâtrer un dieu quel qu'il soit. On a été élevés de manière stricte et mes fesses ont bien trop souvent été posées sur les bancs en bois de l'église, mais si certains de mes frères et soeurs ont tout ingurgité sans broncher ça n'a pas été mon cas. Je pense que c'est pour ça qu'il a voulu mettre dès que possible le plus de distance entre lui et moi. A dix ans j'intégrais un collège privé d'Athènes, et j'ai été la seule de la fraterie à y aller.

J'avais passé la journée à décorer ma chambre avec soin, je me sentais à l'aise ici, trois ans déjà que j'étais là, c'était le bonheur. J'avais pour habitude de changer la décoration tous les trois mois, pour ne pas me lasser. Et parce que j'adorais ça. Un léger toc à la porte me fit sursauter puis sourire très largement. “ Liam!” dis-je en sautant dans ses bras. Ils venaient en Grèce pour mon anniversaire m'avait annoncé maman il y a une semaine. J'avais tellement envie de leur montrer le cocon que je m'étais fait et puis ... ma nouvelle vie. “ Hello Twig!” ce que je détestait ce surnom donné à cause de ma maigreur, mais quand c'est lui c'est pas pareil. Je l'ai pris par la main, je lui ai montré mes copains et mes copines, je lui ai montré tout ce que j'avais envie de lui montrer et il a souri, réagi, discuté avec moi. Il était parfait. “ Bon allons manger” il était l'heure d'aller au restau pour retrouver Papa, Maman et mes frères et soeurs. Son visage s'est figé et une ride peu flatteuse est apparue sur son front. “ Je ... il n'y a que toi et moi ce soir ma belle ” il m'expliqua que Papa et Maman avaient un rendez-vous d'affaire très important et les frères et soeurs .... s'en fichaient je crois ... j'avais une famille très unie pour mes 14 ans !


Je me suis fait une raison. Ils ne voulaient pas de moi ... je ne voulais pas non plus d'eux. Je me suis plongée dans les livres, je ne leur ai rien demandé, je ne voulais rien leur devoir. Je ne voulais rien leur montrer de moi ou de ma vie. Je rentrais évidemment à Edinburgh pour les vacances mais je passais le plus de temps possible en dehors de la maison. Mon appareil à la main à prendre tout ce qui me tombait sous l'oeil en photo.


Focus sur les yeux. Je faisais le point sur ses jolis yeux dans lesquels se reflétaient le soleil. Une goutte d'eau posée délicatement sur une pétale, en macro. Angle large pour essayer d'avoir tout le paysage d'Edinburgh en panoramique et prendre le même genre de photo d'Athènes. Pour comparer.

Comme toute bonne famille de riche qui se respecte, on possède plein d'entreprise dans des milieux divers. L'immobilier, la presse, le commerce, la publicité, la mode ...  Et comme toute bonne famille catholique et riche, chaque enfant a le droit à une entreprise. Il y a donc eu, pour moi aussi, cette discussion familiale. Une sorte de réunion. Ils ne voulaient pas de moi mais, j'étais quand même une "vitrine" de la famille. Mon nom les représentait. Bien plus que je ne l'aurai voulu d'ailleurs. Padraïg avait lui "eu" l'honneur de gérer "Hansen Housing", Liam lui à la surprise de tous avait choisi le domaine de la mode mais il préférait ne pas diriger, comme Paddy le faisait, se contentant de mettre ses diplômes d'art au service des stylistes.

Assise sur cette chaise très peu confortables (mais moins que les bancs de l'église) je me demandais comment avec tant d'argent les sièges ne pouvaient pas être plus confortables ... Son regard pesait sur moi comme une chappe de plomb. je sentais qu'il m'observais qu'il me jugeais même. Je n'avais jamais fait montre de préférence pour un domaine ou l'autre et selon lui je m'étais toujours tournée vers des choses niaises telles que la culture, la lecture, la photographie. S'il avait été honnête avec lui même il aurait dit vers des choses peu lucratives. Mais l'argent n'avait jamais été mon but. Je tournais les yeux vers ma mère. Je n'arrivais pas à lui en vouloir, cet homme l'écrasait de tout son poids. Elle n'arrivait pas à s'en défaire, à lui faire face, et elle semblait donc comme toujours. De son côté. Contre moi.

“ Calliopée” ses mains s'étaient croisées sur la table. Un seul prénom ... “ J'ai demandé à Oncle Kyle de venir” et au moment ou la phrase sortait de sa bouche, la porte s'ouvrait laissant place à mon oncle. “ Bonjour Kyle” “ Bonjour Neil, Bonjour Calliopée” Mon sang se glaçait, sa voix, cette voix ... je ne laissais rien paraitre. “ Y a t'il une entreprise que tu voudrai avoir ? ” en définitive c'était une excellente question. Le voulais-je ? je jetais un œil à ma mère qui semblait prier pour que tout se passe bien, que je réponde normalement et qu'il n'y ait pas de vague.  “ Aucune” c'était tombé. Comme une baffe. Maman baissa les yeux et se mordit la lèvre. “ Tu rigoles j'espère Calliopée. Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as ... ” je le regardais droit dans les yeux. C'était le moment. Ce moment ou je pouvais me détacher d'eux. De tout ça. “ Non, je ne veux pas de tout ça papa, oncle Kyle. Je veux gagner ma place pas  qu'on me la donne car c'est mon nom de famille qui le veut. Je veux mériter de devenir la CEO. ” pour une fois, ce n'est pas du dégout que je vis dans ses yeux. Mais peut être un petit peu de reconnaissance, et de fierté même “ Très bien, si c'est ce que tu souhaites” j'en étais bouche bée. Quoi, c'était passé ? Il était d'accord.

J'avais pu faire ce que je voulais, j'avais bossé dur, j'avais étudié. J'avais passé des nuits le nez enfoui dans tous les livres qui pouvaient me permettre d'atteindre mon but. Je voulais Hansen Advertising. Et je l'aurai. Par mes propres moyens. J'avais aussi passé maintes et maintes soirées dans les bars Athéniens, car lire et s'instruire ce n'est pas tout dans la vie, il y a d'autres choses intéressantes à faire. Et évidemment il y a toujours un garçon dans l'histoire. GABRIEL. Un beau jeune homme, charmant et charmeur. Je l'avais rencontré à plusieurs reprises dans un bar de la capitale sans pour autant avoir initié quoi que ce soit. Je crois que je n'ai jamais vraiment été attirée par les relations amoureuses ou charnelles. Probablement car je n'y ai jamais vu l’intérêt ...

La ruelle était sombre mais je rentrais comme à mon habitude chez moi à la fermeture du bar “ Kalinita ! ” lançais-je joyeuse à la patronne du bar qui fermait la lourde grille derrière moi. tac tac tac mes talons résonnaient dans la rue. “ Calli ! Qu'est ce que tu fais seule  dans la rue ? ” je sursautais je m'attendais clairement pas à le voir. J'essayais de me débarasser de lui, j'étais fatiguée et demain j'avais un examen. Important. Mais il insistait, vraiment, beaucoup ... trop. “ Laisse moi s'il te plait ! ” je le repoussais, mais ... ça ne lui plut pas, passant sa main sous ma gorge je l'entendit me débiter un de ces discours habituels des mecs qui veulent prendre ce qui ne leur est pas donné. Que je l'ai bien cherché. Que je n'avais qu'à pas faire ça. Que je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Paniquée, et complètement paralysée par la violence de ses propos et de ses actes je ne bougeais pas, fermant les yeux espérant qu'il en finisse vite. Que je puisse me retrouver seule.

Je suis rentrée je ne sais pas comment chez moi cette nuit là. J'ai eu la force de me traîner sous la douche et de me mettre sous la couette. Le rêve fut bizarre ... trop bizarre ... J'étais petite, six ans, sept ans. J'entendais de ma chambre la voix de mon père et mon oncle qui riaient à gorges déployées. De quoi parlaient ils ? D'affaires probablement. Je fermais les yeux et commençais à m'endormir quand la porte de ma chambre s'ouvrit laissant un petit rai de lumière sur le sol. “ Gaïa vas-dans ta chambre” murmurais-je, je n'avais pas envie qu'elle vienne se coller à moi ce soir. Mais ce n'était pas elle qui venait se coller à moi. Et ce n'était pas non plus sa main qui d'habitude se posait autour de ma taille qui à présent remontait de mon pied glacé puis sous ma chemise de nuit. Je me concentrais sur le rai de lumière, je ne bougeais pas, fermant les yeux  espérant qu'il en finisse vite. Que je puisse me retrouver seule. De lourds coups à la porte me réveillèrent 24H plus tard. J'ouvrais la gueule en vrac, la tête pleine de ces souvenirs et de ces rêves ... pour tomber sur le visage défait de ma mère.

Je n'ai pas osé lui en parler ce soir là, elle m'a dit que Liam l'avait appelé car il savait qu'elle était à Athènes et que les amis de la fac ne m'avaient pas vu à l'examen. Oui j'avais loupé ce fichu truc. Je l'ai rapidement remercié et puis lui ai assuré de fait ce qu'il fallait pour repasser cet examen. Au bout de quelques semaines, ayant toujours gardé en moi ce qui s'était passé, je me rendis compte que j'étais plus faible et nauséeuse que d'habitude. Une de mes meilleures amies suggéra en riant que j'étais enceinte. Cela fit bien rire tout le monde car évidemment personne ne m'avait jamais vu vraiment avec personne. Malheureusement ... elle avait bel et bien raison. Cet enfoiré de Gabriel m'avait mis enceinte. Heureusement j'avais réussi à valider au rattrapage ce putain d'examen.


Pourquoi oncle Kyle était là !? Je me sentais pas bien.  Je ne savais pas comment cela allait être pris. J'étais assise à cette même table qu'il y a quelques années quand j'ai choisi de choisir ma propre voie. La main posée sur le ventre qui s'arrondissait beaucoup maintenant bien qu'on ne le voie pas encore trop, je n'étais plus aussi sûre de moi que je le pensais. Comment allaient-ils réagir. “ Papa, je voulais te parler seul à seul” murmurais-je en lançant un oeil apeuré vers oncle Kyle. “ Ou j'aurai préféré que maman soit là ... ” dis-je baissant les yeux. “ Enfin ma chérie tu peux tout dire devant Kyle.” j'avalais difficilement ma salive puis je racontais ce que Gabriel m'avait fait subir. Je me levais même pour montrer le ventre ou se trouvait un petit habitant à présent. Ils restèrent silencieux tous les deux quelques moments ... “ Hé bien je vais être grand père” dit mon père triomphalement. Ce n'était clairement pas la réponse que j'attendais de sa part ... Kyle et lui semblaient heureux de la nouvelle. “ Mais ... ” tentais-je doucement “ Il n'y a pas de "mais" qui tienne Calliopée. ” dit Kyle en posant sa main sur mon épaule. Un frisson me parcourut et les mots franchirent mes lèvres avant même que j'aie pu prendre le temps d'y réfléchir “ C'est ce que tu as enseigné à ton fils hein "Oncle Kyle", pas de mais qui compte, c'est pour ça qu'il venait me voir la nuit dans ma chambre pour me violer quand j'étais petite !?” la baffe fendit l'air et aterrit sur ma joue y laissant cinq belles traces bien nettes. Toutes ces années ma mémoire avait enfoui ces souvenirs pénibles mais voilà qu'ils refaisaient surface. Oncle Kyle et Papa se regardaient. Ils semblaient s'entendre en silence ... comme s'ils étaient sur la même longueur d'ondes. “ Calliopée écoute moi bien. Personne ne te croira jamais au sujet de Rich” c'était étrange, ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'on lui parlait de ce genre de choses. Et cela ne semblait pas le déranger ... “ Tu veux toujours Hansen Advertising ? ” Comment le savait-il ? “ Je sais toujours tout Calliopée. Tu gardes cet enfant et tu ne dis rien. Et seulement là tu pourra éventuellement avoir Hansen Advertising. ” Je partis en claquant la porte, sans même leur donner de réponse.  

Elle était derrière la porte et elle avait tout entendu. Quand je suis sortie son visage était baigné de larmes et sa voix tremblante. Elle m'a demandé de l'excuser, de l'excuser de n'avoir rien compris quand elle est venue me voir ce soir là quand j'avais manqué l'examen. Je lui ai tombé dans les bras. Je ne savait pas quoi faire. Je ne savais plus quoi faire de ma vie. Un enfant à présent ruinait toutes mes chances de réussir ce que je voulais. Et pourtant elle m'a convaincue, elle m'a dit que dans toute chose même négative il y a du positif, et que cet enfant lui n'avait rien demandé. Et c'était vrai. Vingt ans et j'allais déjà être mère. Maman a été d'une aide inestimable pendant la grossesse, je l'ai soupçonnée même d'être venue s'installer chez moi pour pouvoir fuir mon père. Et c'est quelques jours avant la naissance d'Agathe qu'elle m'a fait le plus beau cadeau de ma vie. Elle m'a annoncé qu'elle m'avait trouvé un petit boulot chez Hansen Advertising à Athènes, mais sous le nom Calliopée Blackburn. Son nom de famille à elle. Elle m'a expliqué que je pouvais utiliser son nom à elle pour ne pas attirer l'attention, la convoitise ou la jalousie sur moi. Pour que je puisse moi même grimper les échelons de cette entreprise qui était mon Mont Everest. Elle m'a même proposé de donner à Agathe le nom de famille Blackburn, pour casser tout lien avec les Hansen et faire ma propre branche de la famille. J'ai accepté en échange d'une seule chose. Qu'elle ne raconte pas tout ce qui m'est arrivé à Liam.

Agathe est parmi nous depuis maintenant dix-sept ans. Liam est évidemment son parrain. Gaïa est sa marraine. Moi, j'ai réussi à gravir les échelons de l'entreprise qui porte mon nom de famille de naissance mais que je reniais plus que tout au monde. Là ou le reste de la vie j'avais pu être froide et perdue, en devenant la mère d'Agathe, j'ai enfin ressenti un sentiment d'appartenance. Ce lien si fort entre elle et moi ne pouvait pas être détruit et je ne laisserai jamais ça arriver. Alors toutes les choses que j'ai estimé manquer pendant mon enfance. Que ça soit de mon père ou même de ma mère, je le lui donnais. Papa n'a jamais vu Agathe, je le refuse catégoriquement et je lui ai expliqué dès qu'elle m'a posé la question. Son grand père n'est pas quelqu'un de bien. Et son père? J'ai tenu le même discours. Pas des personnes bien. Maman n'a pas eu le choix que de suivre ma décision si elle voulait voir sa petite fille. Là ou mon visage était fermé autrefois, il se dessinait régulièrement un sourire et même un léger rire pouvait s'échapper d'entre mes lèvres. Peut être bien que je commençais à vivre seulement maintenant ? Liam était un excellent tonton et parrain, il pensait lui aussi que le père d'Agathe n'en valait juste pas la peine !

Nous étions trois en conf-call, Papa évidemment. Moi , et Papa savait bien que c'était moi mais il ne pouvait pas le dire car d'une cela le mettrait en mauvaise posture, et de deux, il ne voulait pas que je sache qu'il avait toujours un oeil sur moi. Et mon concurrent direct au poste de CEO qui était lui à Munich : Nikola Vanhart. Après quelques minutes pour expliquer le descriptif du poste j'entendis “ Calliopée Shireen Blackburn est la nouvelle CEO de Hansen Advertising. Félicitations”. Il l'avait fait. il l'avait accepté. Et c'était bel et bien moi qui était la nouvelle CEO. Je n'en revenais pas. “ Cependant, il nous parait important que Nikola Vanhart vienne à Athènes afin de contribuer également à la maison mère” je n'y voyais aucun inconvénient, nous n'avions jamais échangé que des mails mais il semblait fort professionnel et compétent. “ Merci beaucoup monsieur Hansen. J'ai hâte de pouvoir également travailler avec vous Nikola” dis-je. “ Avec plaisir Calliopée”. Mon sang se glaça. Gabriel ...